Douze Heures, Du Crépuscule à l'Aube

Née en 1973, Lélio est une jeune auteur qui s’est spécialisée ces dernières années dans l’art de la nouvelle. Publiée essentiellement chez L’Oxymore, on a pu la croiser au sommaire de différents recueils comme Lilith et ses Soeurs, Traverses ou le onzième numéro d’Emblèmes.

Douze heures, douze récits

L’univers littéraire de Lélio est plutôt sombre. Très sombre. Que ce soit pour raconter l’Apocalypse ou simplement l’horreur au quotidien, elle aime entraîner ses lecteurs dans des ambiances pas très réjouissantes. Avec elle le drame n’est jamais loin. La folie non plus. Au meilleur, on se délectera de certaines de ses histoires comme cette petite fille pas comme les autres qui a un drôle de tatouage sur le bras (Batismo Te) ou comme cette sœur tiraillée entre la séparation de son père et l’autisme de son frère (Corbeaux).En fait, en y réfléchissant un peu, on pourrait pratiquement citer toutes les nouvelles tant l’ensemble est homogène. On vous conseillera simplement en plus la lecture De la Noirceur de l’Encre (une soeur au couvent découvrant un terrible secret) et de Nocturne (un homme qui aime la chair humaine...).

Du talent c’est sûr...

A la lecture de ce recueil, une évidence s’impose, Lélio a du talent et probablement un bel avenir d’écrivain devant elle. On apprécie tout particulièrement la noirceur de son propos mais aussi son originalité. Car Lélio utilise beaucoup dans ses récits la religion et tout particulièrement le judaïsme. Un thème qui est relativement peu courant en fantastique moderne (même si les mystères de la Kabbale ont été souvent employés par les auteurs). Résultat il se dégage de ses nouvelles une ambiance étrange, teintée de sensibilité et de violence. En tout cas, elle mérite qu’on s’y attarde un peu. Peut être pas pour lire d’un seul coup tout le recueil mais plutôt pour le picorer au fil de ses lectures. Une belle occasion de découvrir la plume de cette auteur prometteuse.