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Âme rouge

Diaz Canales (Scénariste), Juanjo Guarnido (Dessinateur), Anne-Marie Ruiz (Traducteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/05  -  BD
ISBN : 220505564
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Jerome   - le 31/10/2017

Âme rouge

La collaboration entre Juan Diaz Canales et Juanjo Guardino est d'abord une histoire d'amitié. Les deux hommes se connaissent depuis des années et ont participé ensemble à différents fanzines de BD. Si Guardino a ensuite travaillé pour Marvel en Espagne, Canales s'est de son côté installé en France pour travailler au sein des studio Disney. En 1993, le second présente un projet de polar avec un chat comme détective au premier. Il leur faudra ensuite quatre ans pour qu'un éditeur commence à s'y intéresser. La suite c'est un énorme succès dès le premier tome, une confirmation au deuxième et une attente impatiente du troisième...

Nucléaire et chasse aux sorcières

Désabusé, déprimé... Blacksad est réduit à jouer les gros bras pour un homme richissime. Il est pour lui une sorte d'ange gardien, lui évitant bien des déboires lors de ses soirées au casino. Le hasard lui permet de retrouver un de ses anciens professeurs lors d'une conférence sur l'énergie nucléaire. Mais le gentil Otto Lieber semble menacé. Surtout le personnage admirable des souvenirs de Blacksad a des activités apparemment un peu plus troubles aujourd'hui. De quoi faire frémir le museau de détective de notre félin héros même si ses moustaches lui disent qu'il est en train de se mettre dans un beau pétrin.

Admirable


Si le choc graphique du premier album est désormais un peu passé, on ne peut qu'admirer la manière dont Guardino parvient à garder constante la qualité de ses dessins. Blacksad reste marqué par la fluidité de ses personnages. Tout est dans le mouvement mais aussi dans le détail. Il n'y aucune case où l'on se dit que c'est bâclé. Les expressions des visages, les arrières plans, l'enchaînement des séquences... Tout est superbe et fait parfois penser au cinéma. L'autre point fort de ce troisième tome, c'est l'intrigue de Canales. Rarement en 56 pages et pour un one shot, un album n'aura fait preuve d'autant de richesse dans le scénario. Canales multiplie les personnages, parvient à garder le suspens et surtout brosse le portrait d'une Amérique des années 50 plongée dans le maccarthysme et la chasse aux sorcières. Plus qu'un simple polar, son histoire s'inscrit parfaitement dans le contexte de son époque, mettant en plus en scène des révélations sur les personnages et les relations entre eux, le tout sans oublier quelques belles scènes d'action. Tout dans ce troisième tome en fait un pur bonheur ! Blacksad écrit de belles pages de la Bande Dessinée. Une vraie, une grande réussite ! A lire absolument.

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