Pietr
Et voilà ! Deux ans après le début de l’adaptation du cycle de G. J. Arnaud, le studio Jotim boucle cette première histoire dans des délais records. Ils ont sortis pas moins de 7 tomes en 26 mois, ce qui doit être quasiment un record dans le genre. Une productivité étonnante sous la houlette de Philippe Bonnifay qui est tombé amoureux de la grande saga de G. J. Arnaud. Et encore ce n’est qu’une première étape. Des cycles comme Jdrien, il y en a pas moins de 16 dans La Compagnie des Glaces, sans compter les suites comme Les Chroniques Glaciaires et La Compagnie des Glaces Nouvelle Epoque. Le Studio Jotim a encore du pain sur la planche ! Au rythme d’un cycle tous les deux ans, l’aventure prendra fin au mieux en 2035...
Lien, l’amour et les femmes
Lien, gentil glaciologue est un être à part. A force de se passionner pour le peuple des Roux qui s’est remarquablement bien adapté à la période glaciaire que traverse la Terre, il est tombé amoureux de l’une d’elle, Jdrou. Mais malgré leurs poils, il ne fait pas bon être Roux dans cet univers glacé. Les autres humains les condamnent volontiers à l’esclavage. Autant dire que l’amour de Lien et Jdrou n’est pas vu d’un très bon oeil. Parviendront-ils à se retrouver ? Heureusement que les anciennes conquêtes féminines de Lien sont là pour l’aider.
Quel talent ! Hum...
A chaque tome on se fait la même réflexion. Le dessin La Compagnie des glaces est moyen (en tout cas il manque de personnalité), les couleurs manquent de vie, on sent que le scénario va trop vite par rapport aux romans originaux... et pourtant on a envie de savoir la suite. La raison est double. D’abord l’univers de G. J. Arnaud est passionnant. Ces grandes étendues neigeuses, ces rapports ambigus entre Humains et Roux... Il y a là tout un monde qui s’offre à nous. Et si certains personnages sont parfois trop gentils ou trop méchants à en être caricaturaux, d’autres nous font le plaisir d’être ambivalents et finalement profondément humains. On pense à Pietr qui devient un tueur pour assouvir sa soif de vengeance. On pense également à Floa, belle créature aussi amoureuse que dangereuse. Ensuite Bonnifay a piqué à Arnaud son art du rebondissement et de la surprise finale. Résultat le retournement à la fin de cycle donne fatalement envie d’en savoir plus. C’est donc un sentiment en demi-teinte qui nous anime en refermant cet album. On se rend bien compte de la difficulté de l’entreprise et des atouts de l’équipe de Jotim. Simplement l’adaptation n’a pas l’ampleur et la dimension d’une bonne série BD. L’univers est passionnant mais le scénario et le dessin un peu décevants.