Le Codex Merlin

On  ne présente plus Robert Holdstock, écrivain émérite. Auteur anglais né en 1948, il est bercé par le climat de la campagne anglaise et de ses contes. Ses romans de fantasy sont souvent issus des univers celte et nordique. Les sombres forêts où il a passé son enfance y sont sûrement pour quelque chose… Son œuvre majeure est sans conteste La Forêt des Mythagos, cycle contemporain mêlant fantastique et fantasy. Avec Celtika, Robert Holdstock nous livre le premier volet du Codex de Merlin qui a reçu en 2004 le Grand Prix de l’Imaginaire pour le roman étranger.

Où les Lames rencontrent le mythe.

Bien avant de rencontrer Arthur, Merlin erre sur les chemins du monde. Il est jeune, immortel et à la recherche de la Sagesse et du Savoir universel. Dans son périple, il rencontre le héros Jason et se lance avec lui dans la quête de la Toison d’or. Mais c’est sans compter les pièges et sortilèges de cette traîtresse de Médée, maîtresse fantasque qui va transformer cette aventure en vrai cauchemar.

Sept cents ans plus tard Merlin retourne dans ses souvenirs de cette époque révolue et décide de retrouver l’esprit de son ami Jason au fond d’un lac avec son navire mythique l’Argo. C’est le départ alors d’une magnifique geste où se croisent la vengeance d’un roi celte, l’invasion de barbares en Grèce, l’amour maudit d’une chamane pour Merlin et la quête éperdue de Jason pour retrouver ses enfants.

Les Arcanes Majeurs où la quête du moi

Quand j’ai commencé à lire ce roman, j’avais un certain a priori. En effet, après avoir lu Merlin de Barjavel, je pensais tomber sur un sempiternel livre des arthuriades sans surprises. Mais là, étonnement, Robert Holdstock présente Merlin comme l’hermite du tarot et tout commence … L’épopée que nous présente l’auteur nous emmène loin des sentiers battus et du mythe du fils du Diable et pourtant voici encore une nouvelle Lame qui apparaît. L’auteur croise et décroise les fils du temps et des destins pour le plus grand plaisir du lecteur.

A la manière d’un tirage de cartes, les portraits apparaissent sous les masques aux lourds symboles que sont les atouts divinatoires. En tout cas le roman est sans conteste une approche nouvelle de la vie de Merlin et de son univers et malgré un style quelque fois un peu lourd l’auteur arrive toujours à relancer l’action à coup de rebondissements et de coups de théâtre. Je le conseille pour tous ceux qui pensent avoir tout lu sur le mythe de Merlin et bien sûr pour les amateurs de légendes et de fantasy.