charlotte
- le 31/10/2017
Le Livre Noir
Mic Mac Adam naît dans les pages du magazine Spirou en 1978 sous la plume de Desberg et le pinceau de Benn après que les deux auteurs se furent rencontrés dans le dit magazine. André Benn, de son vrai nom Benniest, débute dans la bande dessinée en 1969 dans le journal Junior / Ons Volske où il réalise la série humoristique Petit-Beurre. Un an plus tard, il publie deux minis récits dans Spirou avant de collaborer aux Schtroumpfs de Peyo. La publication en album des aventures de Mic Mac Adam chez Dupuis puis chez Fleurus lui ouvre de nouvelles perspectives. Il réalise alors plusieurs séries dont Elmer et moi (Glénat) ou Woogee (Dargaud) pour laquelle il recevra le Grand Prix du Festival de Durbuy en 1991 et le Betty Boop Prix Spécial du jury à Hyères en 1992. Il relance son personnage de Mic Mac Adam en 2001 avec cette fois Luc Brunschwig au scénario pour de Nouvelles Aventures.
« Une affaire rondement menée, n’est-ce pas mon cher Mic Mac Adam ! ? »
En Grande Bretagne, un drôle d’enquêteur en kilt et béret écossais aide de temps à autres la police. Mic Mac Adam est en effet le dernier recours lorsque le fantastique pointe le bout de son nez. Ce Livre Noir est la première intégrale de ses aventures. Il y rencontrera un dieu de l’Egypte ancienne, un dinoshomme, un nabot très laid, un esprit vengeur et bien d’autres monstres. Une douzaine d’enquêtes au total dont la plus courte tient en une planche et la plus longue fait un album complet (46 pages).
Une belle idée que cette intégrale
Pour les fêtes de Noël, Dargaud a eu la bonne idée de rééditer les aventures de Mic Mac Adam en intégrale. Les petits comme les grands vont pouvoir (re) découvrir les histoires qui ont fait les belles pages de Spirou. Créées pour le journal les histoires sont pour la plupart courtes voire très courtes à l’exception notable du Tyran de Midnight Cross qui se développe sur 46 pages, preuve que les auteurs maîtrisent alors suffisamment leur personnage et la narration pour s’adapter à un récit plus dense. Dans les premières histoires, Mic Mac Adam n’est pas vraiment fouillé tout comme les intrigues qui restent simples et sont souvent prétexte à de bons mots. Si au début les deux ressorts principaux sont l’humour et le fantastique plus que le propos policier, au fil des histoires les « gags » visuels et les dialogues rigolos laissent la place à plus de noirceur, les meurtres et la recherche des coupables deviennent l’enjeu des récits. Dans la dernière histoire Si jeune et déjà si mort l’humour est d’ailleurs totalement absent.
Le style gros nez qu’adopte Benn apporte un côté léger à l’ensemble, évite souvent de tomber dans la noirceur tout en restant dans les canons de l’école franco-belge de l’époque. Pourtant aujourd’hui encore son inventivité et son dynamisme fonctionnent à merveille. En plus des bandes dessinées proprement dites, cette intégrale comprend de courts récits de Desberg illustrés par Benn et des couvertures de Spirou où apparaît notre héros.