charlotte
- le 31/10/2017
Je suis partout
Plus besoin aujourd’hui de présenter Morvan, l’un des scénaristes le plus prolofiques de ces dernières années aux côtés de Corbeyran ou Sfar. Le scénariste champennois a connu le succès grâce à Sillage (Delcourt), depuis il enchaîne les séries qu’il publie dans les plus grandes maisons d’édition. Citons en vrac Zorn et Dirna (Soleil), Reality Show (Dargaud), Trop de Bonheur (Delcourt), Jolin la Teigne (Vents d’Ouest).
L’auteur mexicain Bachan se fait rapidement un nom dans son pays. Alors qu’il poursuit des études d’Arts graphiques à l’Université Ibero-Américana, les commandes de comics sont telles qu’il doit les abandonner pour satisfaire toutes les demandes. Il travaille d’abord pour des maisons d’édition mexicaines comme Novedades avant de créer ses propres fanzines et de bosser un temps pour DC. Aujourd’hui, il travaille dans la publicité, le magazine El Bulbo qu’il réalise entièrement n’étant pas suffisant pour subvenir aux besoins bassement matériel comme le loyer.
Guerre et paix
Les cinq rescapés du Transporteur qui ramenait des milliers de Casques bleus sur Terre ont atterri en catastrophe sur NèVe-RiKoSSe. Alors qu’ils étaient partis avec la conviction que la planète était pacifiée, ils tombent en plein milieu d’une bataille rangée entre les autochtones, les Pètzétatis-Qcouzinaz, et les Terriens. Un escadron les ramène au Q.G. Gergovie des troupes menées par Nirta Omrili, dont on organise l’enterrement. Le petit groupe est sous le choc. Omirli est mort il y a vingt-cinq ans, Cristy faisait partie du peloton d’exécution que l’Amiral Hammarskjöld dirigeait. Si les quatre filles n’y comprennent plus rien, l’Amiral se ferme dans un mutisme qui semble plus que suspect.
Scénario insipide et alambiqué et dessins lisses et froids… Une série qui ne parvient pas à convaincre
Ce second volet des aventures des cinq Casques bleus rescapés est tout aussi insipide que le premier. L’histoire, bancale, peine à intéresser, tant elle est bourrée de clichés. Un exemple, les soldats humains sont très, très méchants et ils jouent à des jeux cruels ainsi à chaque fois que l’un d’eux descend un Pets-Q, comme ils s’amusent à les surnommer, il gagne des points. Ils tirent sans vergogne sur les femmes et les enfants et les gradés ne veulent prendre aucun risque. Et on enchaîne sur le modèle communiste aliénant et les gens transformés en robots, chaque minute de leur vie étant encadrée. Le fond politique est truffé de références mais reste au final creux. La série donne une impression d’inachevé, de vite fait. L’acmé de l’intrigue, à savoir le retour improbable de Nirta Omirli du monde des morts (clone, résurrection, … ?) tombe à plat tant le sujet est noyé dans un tas d’intrigues parallèles.
Trop lent, trop elliptique, trop bavard, on s’ennuie rapidement et on ne s’intéresse en aucune façon au sort des personnages qui aurait pu apparaître comme des stéréotypes mais ne sont que des caricatures. Si l’idée de base semblait bonne, l’histoire est un éternel recommencement, Morvan en tire une intrigue bien faible. Le dessin de Bachan est lisse et inégal. Il est cependant plus à l’aise dans les scènes de guerre que dans le huis-clos d’un vaisseau. Bref, une série en forme de faux pas largement dispensable.