Commando HC-9
Karl-Herbert Scheer et son complice Clark Dalton n'ont pas seulement commis quelques centaines d'épisodes de la tentaculaire série
Perry Rhodan (qui en est vers son 2320e épisode, à l'instant où je vous écris, toute exagération mise à part; à ce propos, sur
le site web officiel , en allemand, il y a une animation et un extrait de l'opéra de 1996,
Pax Terra) : La série de cinquante romans
Département Anti-espionnage Scientifique, publiée à partir de 1957, dont quarante volumes ont paru en français chez Fleuve Noir entre 1977 et 1987. Si les premiers épisodes de cette série font tout à fait penser à du James Bond (les films, pas les romans), et pourraient se jouer dans notre monde (littéralement, puisque si la date du récit est située dans notre passé, elle était très nettement dans le futur il y a cinquante ans), les volumes ultérieurs vont très nettement tirer vers le space-opéra, avec extra-terrestres belliqueux, menaces intergalactiques, bref tout ce qu'il faut pour annoncer
Perry Rhodan (les lecteurs les plus astucieux auront également noté la remarquable ressemblance entre les deux agents secrets et leurs illustres successeurs…).
Aujourd'hui, on dirait que je serais capitaine de sous-marinThor Konnat, également (in)connu sous le nom agent HC-9 du très secret Département Anti-espionnage Scientifique, est chargé d'une nouvelle mission. A son grand désespoir, on lui adjoint de nouveau le très irritant agent MA-23 (qui est en fait Hannibal Othello Xerxes Utan; rien que le nom, déjà…), mais également, heureusement, une charmante assistante. Cette fois, il est dépêché sur une base ultra secrète cachée sous une des îles de l'archipel des Aléoutiennes. Un sous-marin atomique a disparu peu après avoir ravitaillé ladite base, avec à son bord un physicien atomiste. Il va falloir retrouver le sous-marin et le chercheur, mais également celui qui a renseigné l'ennemi, parmi tout le personnel de la base. A Thor de jouer le rôle d'un capitaine de sous-marin potentiellement prêt à retourner sa veste, pour attirer les espions…
Un chouilla datéIl semble que l'agent secret charmeur, touche à tout, et équipé de technologie de pointe que Ian Fleming lâchât en 1953 sur le monde lançât une mode dont les répercussions touchèrent même le monde de la science-fiction, tant on peut lui reconnaître un air de famille avec le
Thor Konnat de Scheer (1957), ou le
Dominic Flandry (1965) de Poul Anderson. Mais si les romans de ce dernier ont dans l'ensemble bien vieilli, la série
Département Anti-espionnage Scientifique, elle, commence à bien marquer son âge (le danger du futur proche, c'est qu'on y arrive très vite), d'autant plus que des années de romans et de films d'espionnage nous ont habitué attendre beaucoup... Du coup, ces aventures rocambolesques, auxquelles il est difficile de croire une seule seconde (en particulier au côté secret : ca dépasse le coup des lacs de montagne qui s'ouvrent pour dévoiler des arsenaux de fusées nucléaires, pour vous donner une idée) semblent un peu datées, les communications désespérément peu discrètes. Mais, justement, elles sont tellement dépassées qu'elles en acquièrent un petit charme suranné pas désagréable du tout. On trouve également içi quelques idées originales, qui préfigurent celles qui seront intégrées dans Perry Rhodan : par exemple, l'ennemi des Etats-Unis n'est plus l'URSS, mais la Chine...
Un roman qui intéressera, à titre de curiosité, aussi bien les mordus d'espionnage que les fans de
Perry Rhodan…