Le vent de l’exil
Il est courant en Bande Dessinée de voir débarquer des artistes venus du dessin animé. C'est une nouvelle fois le cas avec Alim le Tanneur. Virginie Augustin a en effet d'abord exercé ses pinceaux sur des projets du studio Disney comme Tarzan ou Hercule ou pour France 3 pour Chasseur de dragons. Un travail dans l'animation qu'il l'oblige une première fois a du décliner l'invitation de Wilfrid Lupano de réaliser les dessins d'Alim le tanneur. Elle est alors en plein réalisation de Corto Maltese. Mais le scénariste de Little Big Joe est un homme têtu. Deux ans plus tard, il lui repropose l'aventure que finalement elle accepte après avoir boucler le récit du beau Corto.
Un peu de répis pour Alim.
Obligé de fuir la ville après une série de malchances, Alim, son beau père et sa petite fille Bul partent vers les montagnes en exil. Là bas, ils sont recueillis par un village d'éleveurs simples, et chaleureux. Un peu de répit semble alors s'offrir à la petite famille, loin des malheurs précédents. Mais c'est sans compter le pouvoir régnant qui en veut toujours à Alim. C'est que le petit tanneur est devenu un symbole de résistance pour la population. Celui d'un homme qui est parvenu à échapper aux courroux des dirigeants. Très vite, les soldats sont lancés sur ses traces. Le répit ne sera que de courte durée.
Fraîcheur
Le premier tome d'Alim le tanneur avait déjà été en septembre 2004 un premier bonheur. Ses influences orientales, la douceur qui s'en dégageait, l'humour en embuscade... tout cela avait contribué à nous faire dévorer l'album. En refermant le deuxième tome, on se dit que la suite est tout autant un succès. Loin de la chaleur de la ville où se déroulait le premier tome, les ambiances et les décors de montagne sont là tout aussi superbes. Et plus que le dessin, c'est aussi la relation très tendre et drôle entre Alim et sa petite fille de 5 ans qui vaut le détour. Elle le houspille, elle le déborde, elle lui tient tête... et face à elle notre héros ne l'est pas vraiment. Une relation qui dynamise le récit et offre un vrai bol d'air. Car l'autre face de l'album est beaucoup plus sanglant et violent. C'est d'ailleurs cet équilibre, cette proximité, entre bonheur et drame qui donne tout l'intérêt à cette série. On sourit volontier aux difficultés du père avec sa fille, ce qui nous fait d'autant plus frissonner quand la mort les frôle. Une série d'aventure qui véritablement mérite que l'on s'y attarde et nous fait dire encore une fois : vivement la suite..