Rodolphe fait aujourd’hui parti des scénaristes majeurs de la bande dessinée. Il a derrière lui une bonne vingtaine de séries, des Moineaux à Tai-Dor, en passant par Les abîmes du temps, Les Autres Mondes, Trent, Kenya, Les écluses du ciel ou La Maison-Dieu. Pour Gothic, il est accompagné depuis le début par Philippe Marcelé, un dessinateur hors norme dont on a pu voir le talent dans des albums comme Macbeth, Colère noire, Lolla ou Elodie…
L’éternel affrontement entre le ciel et l’enfer.
Alors que l’Angleterre sombre depuis des semaines sous la pluie, un nouveau déluge qui excite les plus pessimistes, la vie de John devient un véritable enfer. Pris entre deux femmes, A chaque fois qu’il veut revenir et rester avec Sue, il retrouve Leigh sur sa route. Leigh et son pouvoir incroyable de séduction. Leigh qui n’est pas ce qu’elle semble être. Leigh qui ressemble à la terrifiante Lilith. Tout s’accélère lorsque le feu détruit les œuvres de John et surtout lorsque Sue est enlevée. Qui ? Pourquoi ? Et que faire ? Heureusement il croisera sur sa route un être de lumière…
Sous la pluie
Tous les éléments sont en place dans Gothic pour en faire une grande tragédie. Il y a de l’amour, du mystère, des personnages excentriques et un héros un peu perdu. Après s’être réconcilier avec lui-même, le voilà ballotté à la faveur des événements sans aucun contrôle de sa vie, pris dans un affrontement qui le dépasse, entre le ciel et l’enfer. Tout est en place donc pour un final étincelant... Malheureusement, les dernières planches laissent un goût d’inachevé. L’affrontement ne tient pas ses promesses et l’on en ressort déçu. A moins que les deux auteurs n’aient prévu une suite même si cela ne semble pas être le cas. Après tout le diable ne dit-il pas : « Je reviendrais, je ne dors jamais » page 44 ? Mais pour l’heure il ne faut pas y compter. On est d’autant plus déçu qu’il y a une certaine jubilation à suivre les dessins de Philippe Marcelé. Il possède un style qui lui est propre avec un trait un peu tremblant, pas toujours très net et précis. Sous une pluie permanente, cela fait merveille. C’est un des grands atouts de cette série qui possède une force et une ambiance qui méritent quand même qu’on s’y attarde, malgré une fin ratée.