Le Chevalier de Wielstadt

Né en 1968, Pierre Pevel a d'abord beaucoup écrit sous pseudonyme (notamment dans la Fantasy et le jeu de rôle) avant de se lancer sous son véritable nom. C'était en 2001 avec le premier tome de ce qui constitue aujourd'hui une trilogie avec Le Chevalier de Wielstadt. Depuis, on a pu le voir également écrire Les Enchantements d'Ambremer (Le Pré aux Clercs) et Viktoria 91 (Imaginaires sans frontières). Une belle production en quelques mois, marquée également par le Grand Prix de l'Imaginaire en 2002 pour Les Ombres de Wielstadt. Et gageons que l'on n'a pas fini d'entendre parler de lui…

Les sombres heures de Wielstadt

Kantz a voué sa vie à combattre le mal. Mais en cette année 1624, les choses semblent empirer à Wielstadt. La peur s'est emparée de la ville depuis qu'un tueur fou arrache les visages sanglants de ses victimes pour en faire des masques. L'arrêter est devenu une priorité des autorités. D'autant plus qu'à quelques jours des élections, le Bourgmestre de la ville joue sa place avec cette histoire. Kantz est son dernier atout. Mais le chevalier, pris au piège de plusieurs intrigues, aura fort à faire pour s'extirper du piège mortel que lui tendent ses pires ennemis.

Le plus noir mais aussi sans doute le meilleur

Avec ce Chevalier de Wielstadt, Pierre Pevel clôt sa trilogie de manière brillante en livrant un dernier volume très sombre. Si les autres tomes avaient un parfum exotique avec des polars entre uchronie et fantasy, celui-ci est presque grave. Son personnage principal, Kantz, apparaît tourmenté par les affaires qu'on lui demande d'éclaircir mais pas seulement. Pevel s'arrête un peu plus sur ses relations avec son entourage et sur son passé. On y voit un Kantz bousculé dans ses certitudes, un être qui doute de lui-même et du monde qui l'entoure. Des fissures dans le masque très dur qu'il présentait dans les deux premiers tomes et qui le rapproche de nous. C'est cette humanité retrouvée du héros qui donne sa force à ce roman. Sa fin, étonnante, également. Et même si certaines explications semblent un peu tirées par les cheveux, comme si Pevel avait tiré le fil de trop d'intrigues et peiné pour les relier, on gardera surtout du Chevalier de Wielstadt l'idée d'un joli final, fort bien mené avec de nombreux rebondissements, de belles surprises et une ambiance très sombre. Une vraie réussite !