Violent Cases
Neil Gaiman et Dave Mc Kean sont des amis de longue date. Ils se sont rencontrés en 1986 aux Beaux Arts. Dès lors, il va naître entre eux une franche amitié et de leur collaboration, des petits bijoux de création ont vu le jour. En effet, c’est à eux que l’on doit Coraline, Des loups dans les murs, Le Jour où j’ai échangé mon père contre deux poissons rouges ou encore Mirrormask qu’ils ont adapté à l’écran mais qui n’a pas eu de distribution française.
Avec Violent Cases, ils reviennent sur l’un de leurs premiers ouvrages qui avait été, à l’origine, publié en noir et blanc.
“A 4 ans j’ai rencontré l’ostéopathe d’Al Capone”
A l’âge de 4 ans, le petit Nail, se casse le bras. Son père l’emmène alors voir un ostéopathe dont on lui a parlé. Mais ce n’est pas n’importe quel ostéopathe. C’est celui d’Al capone. Commence alors une discussion entre le vieillard et l’enfant au fur et à mesure des visites. Les souvenirs d’une époque révolue ressurgissent tout comme ceux de Neil Gaiman qui raconte cette histoire.
Une fascinante mise en abîme des souvenirs de Neil Gaiman
En fait durant tout ce récit, Gaiman s’adresse directement au lecteur et partage ses souvenirs d’enfance. Souvenirs souvent oniriques et chargés de nostalgie. Mc Kean réussit un tour de force en nous plongeant directement dans la mémoire de Gaiman. Le découpage des planches et la construction du scénario, l’alternance entre le passé et le présent, renforcent le côté onirique du souvenir. Le cadrage et la vision en contre plongée des dessins sont bien celles d’un enfant de quatre ans. Nous sommes dans la tête et les souvenirs de Neil Gaiman enfant. Certains dessins semblent inachevés et d’autres pointilleux sur les détails. Tout comme les souvenirs ils sont insaisissables et évanescents.
La grande différence avec la première édition est bien sur les couleurs. La palette chromatique tout en nuances de bleus, de gris et de bruns donne un nouveau souffle à ce roman graphique qui était d’ailleurs épuisé. Il permet aussi à son auteur une petite introspection sur cette histoire.
Les éditions du Diable Vauvert ont eu une très bonne intuition en rééditant ce petit bijou.