Brise-Ciel
Kenneth Oppel est une sorte de Mozart de la science-fiction pour enfants. Son premier livre a été publié alors qu'il avait juste quinze ans. Depuis, il a écrit près de vingt livres, la plupart pour enfants et adolescents.
En particulier il est l'auteur de la trilogie Silverwing, Sunwing et Firewing, mais aussi de la série « Les petits génies ». Il a entamé en 2004 une nouvelle série de livre, basée sur un univers étrange aux allures de manga inspiré de Miyazaki, avec Fils du ciel. Brise-ciel est le second volet de l'histoire de Matt Cruse, le marin des airs.
L'île au trésor, revue par Jules Verne
Matt Cruse a bien changé depuis ses aventures de garçon de cabine dans Fils du ciel. Fini les dirigeables de luxe, il est désormais élève de l'Académie, celle qui forme les marins du ciel, ceux qui savent manoeuvrer les grands navires qui flottent dans les airs. Il passe son stage pratique sur un vieux cargo déglingué qui tient à peine en l'air. Pourtant, entraînés par un orage, les marins ont un instant la vision au-dessus d'eux de l'épave de l'Hypérion, le mystérieux navire du richissime Grunel, empli de trésors et disparu voici des années.
Revenu à l'Académie, Matt se remet de ses émotions et essaye d'oublier les gros titres des journaux sur leur découverte en retrouvant sa belle aimée, Kate. Mais comme tout le monde, elle ne rêve que de retrouver l'Hypérion... et Matt est le seul à se souvenir des coordonnées de l'épave !
Poursuivi par des pirates, auquel il échappe grâce à l'aide d'une étrange et inquiétante tzigane, il part avec Kate et le – trop – séduisant Hal Slater. Mais la visite de l'épave réserve bien des surprises, car Grunel n'était pas seulement riche, mais aussi un génie à l'imagination incroyable. Sans compter que les pirates ne sont pas contents d'avoir été bernés...
Un héros, un monde.
Avec sa série des aventures de Matt Cruse, Kenneth Oppel a réussi à créer un univers complet, cohérent et réaliste. Ce n'est pas le nôtre, mais il s'en faut de peu qu'il le soit. Bateaux et avions sont remplacés par des dirigeables, mais l'amour, la haine et l'appât du gain s'y retrouvent comme chez nous.
L'esthétique de son monde rappelle beaucoup celle de films japonais comme Le château dans le ciel ou Le Château ambulant. Il nous le décrit avec naturel et simplicité, comme si le ballet des engins volants autour de la Tour Eiffel allait de soi. Son port pour dirigeable, transposition d'un aéroport international dans ce monde décalé, est aussi superbe.
L'histoire, pour simple et linéaire qu'elle soit, est intéressante, nous offrant l'occasion de voyager et de visiter ce monde en le parcourant du haut des airs, sur les toits de Paris ou dans les ruelles de la ville.
La narration est simple, claire et attachante, nous accrochant avec un souffle d'aventure que l'on retrouve dans toutes les grandes épopées de voyage. Elle convient très bien aux adolescents, voire même plus jeunes.
Le héros est sympathique, l'histoire aussi et le monde est vraiment passionnant. C'est un livre qui se laisse très facilement lire.