La mort est contagieuse
Ian Fleming a créé le personnage de James Bond en 1953. Ensuite, l'auteur a écrit plus d'une dizaine de romans et de nombreuses nouvelles sur la vie de son héros. Après la mort de l'auteur, d'autres auteurs ont continué la saga (John Gardner, Raymond Benson, Robert Markham). C'est au cinéma que James Bond a dû d'être mondialement connu. De nombreux films ont été tournés, reprenant plus ou moins (souvent moins) les aventures écrites de 007. Charlie Higson s'est à son tour intéressé en 2005 à l'espion britannique, mais en romançant la jeunesse de James Bond.
Bond contre les bandits siciliens
James est élevé dans une des meilleures écoles du Royaume-Uni, au milieu des enfants des Grands du pays. La discipline y est stricte. Cela ne va pas sans poser des difficultés au jeune homme indiscipliné et rebelle. Par défi, celui-ci fait souvent le mur la nuit. C'est ainsi qu'il se trouve mêlé aux agissements d'une incroyable secte datant des Romains, qui semble posséder un temple près du collège. Il apparaît qu'un de ses professeurs pourrait être lié à ces malfrats.
Pendant les vacances, James participe à un voyage d'études en Sicile. Même là, le professeur l'a suivi. James part se réfugier chez un oncle qui habite l'île, mais les événements s'enchaînent, ponctués d'agressions et de rencontres étonnantes : un artiste décalé, un comte fou, des bandits siciliens, une jeune fille mystérieuse enfermée dans un palais...
Poussé par son instinct de détective et de rebelle, James va tout mettre en oeuvre pour contrer les visés criminelles des organisateurs de la secte et libérer la belle prisonnière.
Une bonne cure de rajeunissement
L'idée d'un jeune James Bond est en soi extrêmement étrange, car le héros de Ian Fleming est particulièrement hors du temps et de l'existence - particulièrement dans les films. Mis à part ses supérieurs, personne ne lui connaît de famille ou de liens sentimentaux. Ce type de littérature se prête assez mal à une transcription pour un public plus jeune. L'ambiance est sombre, l'histoire pleine de trahisons et de mystères. De plus, les scènes d'action décrites dans les romans sont souvent dures et parfois difficiles à supporter (les films sont beaucoup plus légers et gardent une distance avec l'action qui plaît beaucoup mais dénature les textes originaux de Fleming - le dernier film, Casino Royale, est beaucoup plus proche des racines du mythe James Bond).
Le risque majeur en voulant rajeunir les lecteurs est de tomber dans la mièvrerie et une certaine forme de caricature. Charlie Higson arrive à conserver la teinture sombre et dramatique du récit tout en créant un héros adolescent crédible. Son Bond est, comme son « grand-frère » chez Ian Fleming, solide et dur au mal. Il lui arrive de nombreux drames, il combat et ne gagne pas à chaque fois, mais réussit quand même à obtenir une victoire à l'arrachée.
Ce type d'ouvrage s'adresse quand même à un public mûr et capable de comprendre et de relativiser certaines scènes qui sont assez violentes ou choquantes. Il est parfait pour des adolescents qui souhaiteraient approcher les romans d'espionnage avec un héros de leur âge.