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Nanotikal

Bruno Della Chiesa (Illustrateur de couverture), Marcus Hammerschmitt ( Auteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/06  -  Livre
ISBN : 284172316
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Jerome   - le 20/09/2018

Nanotikal

La SF allemande à l’air d’avoir de la ressource. Après Andreas Eschbach et Daniel Marrak, Marcus Hammerschmitt est le troisième auteur d’outre-Rhin à avoir un roman de SF traduit en France. Ce n’est pourtant pas tout à fait un inconnu. Né en 1967 à Sarrebruck, on a pu lire deux de ses nouvelles dans les anthologies Eros Millenium (J’ai lu) et Utopiae 2004 (L'Atalante). Le souvenir qu’on en avait était plutôt bon. A voir si l’essai est confirmé avec Nanotikal.

La revanche des Mayas

2136 : L’Espagne est sous la domination des Mayas. Ces derniers ont pris leur revanche sur les anciens conquistadors et tiennent la péninsule ibérique sous leur botte de fer. Une victoire et une colonisation grâce à leur maîtrise des nanotechnologies. Dans l’ombre, la résistance s’organise. Mais elle est elle-même victime de complots internes qui la parasitent. Enrique, une de leur figure emblématique, en prend vite conscience. Dans l’autre camp, Yaqui, un dignitaire de haut rang doit lui aussi faire face aux intrigues qui cherchent à lui nuire.

De bonnes idées mais...

Hasard de l’actualité, alors que les Zoulous ont pris le pouvoir en Angleterre sous la plume de Christophe Lambert (Zoulou Kingdom au Fleuve Noir), à quelques semaines d’intervalle, ce sont les Mayas qui débarquent en Europe et plus particulièrement en Espagne avec Marcus Hammerschmitt. Le thème du colonisé devenant le colonisateur est d’ailleurs plutôt séduisant et bien exposé dans Nanotikal. On prend plaisir à voir une Espagne devenue une terre maya avec les changements que cela implique. Il y a un vrai dépaysement derrière ce récit. D’autant qu’il nous offre quelques surprises en ne se contentant pas de raconter l’histoire d’une résistance héroïque sous le joug d’un envahisseur. Et cerise sur le gâteau Marcus Hammerschmitt a quelques bonnes idées en ce qui concerne les nanotechnologie.

..Un tableau moins idyllique qu’il n’y paraît


Nanotikal n’est pas exempt de défauts. Le plus gros étant l’absence d’historique ou de justification de la conquête des Mayas. On ignore totalement comment ils ont pu survivre depuis la conquête de l’Amérique du Sud par l’Espagne puis venir coloniser la péninsule. Une absence d’explication qui rend un peu bancal le récit. D’autant que si Marcus Hammerschmitt nous évite de trop longs discours sur son background et sur la situation exacte du pays au moment du récit, il nous prive dans le même temps d’informations qui auraient pu donner de la crédibilité et une autre dimension à son histoire. Là il se contente de centrer son action sur ses deux héros, et seulement ses deux héros. En jouant en plus sur les ellipses, il nous donne l’impression de ne pas avoir en main les tenants et les aboutissants. Même chose d’ailleurs sur ses personnages principaux. Plongés dans l’action en permanence, ils manquent un peu d’ampleur, de background, d’éléments qui auraient pu nous les rendre véritablement sympathiques.

Le résultat global, c’est que si Nanotikal n’est pas désagréable à lire, on n’en reste pas moins en permanence à l’extérieur du récit. Dommage car hormis l’idée principale qui tient le roman, il n’est pas sûr que l’on s’en souvienne vraiment dans quelques temps.

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