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La Cité sans nuit

Luca Enoch (Scénariste), Jean-Jacques Rouger (Coloriste), Maurizio di Vicenzo (Dessinateur), Oscar Celestini (Coloriste), Anne Buffard (Coloriste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/12/06  -  BD
ISBN : 2731617535
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Stephanie   - le 31/10/2017

La Cité sans nuit

Avec Rangaku, les Humanos nous offrent un nouveau polar historique servi par deux Italiens : Luca Enoch et Maurizio di Vincenzo. Le premier, auteur complet et prolifique, a déjà été primé plusieurs fois en Italie (plusieurs prix Fumo di China, lauréat du concourt international du Jacivitti Club…). Il joue ici le rôle de scénariste. Le second, dessinateur, a collaboré à de nombreux projets et publié dans de nombreux magazines dont le Dylan Dog encore aujourd’hui, en parallèle de ses activités d’enseignant à la Scuola Romana dei Fumetti à Rome.

Voyage au cœur du Japon protectionniste


Dans la région de Nagasaki en 1641, les étrangers ne sont pas en odeur de sainteté. Les seuls admis en territoire nippon sont les Hollandais mais à la condition de demeurer dans leur comptoir de Deshima sous étroite surveillance. Les redoutables samouraïs tel que Takada Kenshin et son neveu Shingen, sont chargés de garder un œil sur les activités de ces étrangers. Mais lors d’une visite de routine, Shingen est sérieusement blessé. Hendrik Ven Effen, jeune chirurgien exubérant sauve le bras du jeune homme. Takada Kenshin se retrouve donc avec une dette envers le Hollandais selon le code du bushido qui régit la vie des samouraïs. S’ensuit une improbable amitié…

Les choses se compliquent lorsque Hendrik décide de se rendre en ville malgré l’interdiction pour découvrir le quartier des plaisirs et se retrouve malgré lui impliqué dans une affaire de meurtre.

Des codes compliqués et une intrigue pleine de rebondissements


Le Japon, lors de la période évoquée dans cet album est un pays replié sur lui-même avec une peur d’être contaminé par les idéologies provenant de l’Occident. Rangaku est le nom donné par les Japonais pour désigner la chirurgie occidentale, un des rares enseignements importés acceptés par l’empereur. Mais le christianisme, par exemple, est complètement proscrit et clandestin. L’intrigue de La Cité sans nuit se déroule sur cette trame de fond historique pleine de contrastes, d’interdits et de contradictions.

Hendrik et Kenshin sont un peu les archétypes de l’Occidental bruyant et insolent, roux aux yeux clairs et de l’Oriental redoutable et discipliné, en tenue traditionnelle de samouraï. Le dépaysement est complet. Les mœurs, les décors, les codes qui régissent cette société, tout nécessite d’être décodé par un guide. C’est le rôle du comparse samouraï de nous ouvrir les portes de cette société très fermée et éloignée de la notre, surtout au XVIIème siècle. Cependant, malgré ce personnage opportun, l’intrigue est compliquée et pleine de rebondissements, très intense. Difficile de sauter une page sans être perdu !

En contrepartie, les personnages sont peu développés et sont, dans ce premier tome, un peu caricaturaux. Le dessin renforce parfois cette idée avec des traits ethniques trop forcés, des mimiques exagérés. La mise en scène est plutôt théâtrale et sert le rythme très soutenu de cette enquête.

Finalement, Rangaku nous mène dans une histoire à la fois passionnante et dépaysante. La suite nous en dira peut-être plus sur ses personnages.

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