B.B Project
Rien ne prédestinait Shonen à être auteur de manga. Titulaire d’un DUT en génie mécanique et d’un DUT en génie informatique, c’est vers l’âge de 22 ans qu’il se consacre entièrement au dessin en commençant par du design. Il se tourne ensuite vers le manga et signe un 2003 un webcomic, (Outlaw Players). B.B Project marque ses premiers pas dans l’édition.
"Ohayo, Nihon ! "*
Franck Leclerc, 17 ans et lycéen français, vient d’arriver au lycée Shohoku de Kyoto. Même si son but premier est de partir à la chasse aux minettes, Franck est surtout venu au Japon pour en savoir plus sur son passé et ses ancêtres. Lors d’une altercation avec une bande de voyous, il fera la connaissance de la très charmante Megumi, une jeune japonaise espiègle et très douée pour les arts martiaux. Elle lui parlera du tournoi B.B Project, qui vise à faire s’affronter entre eux des lycéens japonais et étrangers afin de garantir le droit à ses derniers de résider sur le sol nippon. Et c’est Shinmaru, le grand frère de Megumi et, accessoirement, le plus fort du lycée Shohoku, qui souhaite personnellement intégrer le gaijin** à l’équipe qui se battra lors du prochain tournoi…
Humour, baston et french touch
B.B Project est un manga. Un vrai. L’auteur et le scénariste ont beau être français, les planches de B.B Project sont d’une qualité excellente pour un manga occidental et pourraient facilement figurer au sommaire des magazines de prépublication japonais (style Weekly Shônen Jump).
Les dessins d’une finesse exemplaire (malgré quelques irrégularités) rappelleront à certains le style de Ito Ogure (Enfer et Paradis, Air Gear), influence clairement assumée par Shonen. Il est vrai que des lycéens surpuissants, des héroïnes hyper sexy, jusqu’à la coupe de cheveu du héros, ça fait beaucoup de points communs avec Enfer et Paradis… Qu’à cela ne tienne : les personnages sont tous charismatiques et on s’attache dès ce premier volume au héros blondinet (Franck), à l’héroïne super sexy (Megumi) et au personnage super classe (Shinmaru).
Et puis ne boudons pas notre plaisir : le héros est français et se bat pour se faire une place dans la société japonaise. On a connu plus profond comme scénario, mais il a le mérite d’être simple et efficace.
L’humour et la dérision font également partie des points forts de ce manga qui ne se prend pas au sérieux. En plus de toutes les expressions farouchement manga du héros, on retiendra les petites notes de Shonen parsemées çà et là à travers le manga, et qui prouvent clairement le plaisir (communicatif) qu’a eu le dessinateur à travailler sur ses planches. Mention spéciale pour le petit démon et le petit ange qui jouent la bonne et la mauvaise conscience du héros, dont chacune de leurs apparitions laisse place à des scènes humoristiques d’anthologie.
Au final, certains diront que B.B Project reste malgré tout une pâle copie d’Enfer et Paradis.
Moi je dis: vite, la suite !
*"Salut, le Japon!"
**étranger, en japonais