Heaven City

Andrea Iovinelli et Massimo Dall'Oglio sont tous les deux italiens. Ils ont chacun déjà réalisé un parcours conséquent dans le domaine de la littérature et particulièrement de la bande dessinée de leur pays. Ils forment actuellement une équipe pour l'écriture d'Underskin pour les Humanoïdes Associés.

Une cité si parfaite

Eidos est une ville idéale : il y fait bon vivre, les humains ayant une existence adoucie par la myriade de robots qui s'activent à leur service. Un milliard d'individus ! Tout est calme et policé dans la cité-état. Du moins en apparence...
Car dans les coulisses du pouvoir les Gelds, vastes organisations plus ou moins occultes, trament des complots et visent des buts très personnels... tels que la recherche de l'immortalité par exemple. Ailleurs, dans les docks déserts, s'échangent des cassettes pirates, formes modernes de drogues pour accros aux expériences extrêmes.
Toute cette face cachée de la ville risque pourtant d'éclater au grand jour. Actuellement, les meurtres s'enchaînent parmi les chercheurs et les médecins. En quoi est-ce lié à cette jeune femme qui vient porter plainte pour le vol de son corps, remplacé par une réplique robotisée ? Est-elle la seule à avoir subi cette horrible métamorphose ? Qui se cache derrière tout cela ?

Un bon manga spaghetti

Underskin est un manga, aucun doute là-dessus. Il en possède toutes les caractéristiques, tant au niveau du dessin que dans l'esprit du scénario. Pourtant les deux auteurs sont italiens et n'ont pratiquement travaillé que dans leur pays. Allons-nous vers une vision italienne du manga comme ce fut le cas pour le western dans un autre siècle ?
Il ne faut pas voir dans cette question un dénigrement quelconque du scénario. Il s'agit en réalité d'une réalisation de grande qualité qui laisse augurer d'un cycle intéressant. Il ne s'agit que du premier tome, une phase d'approche et de découverte de l'univers des auteurs. Mais celui-ci foisonne déjà de détails, de pistes cachées par ci par là au fil des dessins ou des bulles. Il est clair qu'il y a derrière cette histoire une foule de questions, de réflexions sur l'homme, sa condition, ce qui fait qu'il est ou non humain, jusqu'où est-il possible d'aller dans l'inhumanité - en particulier la robotique et le clonage - tout en restant soi-même une partie de l'Humanité.
Le dessin n'a rien à envier au mangas japonais. Dépouillé, vif et sans concession sur la représentation des scènes. On peut lui reprocher un manque de décors, la plupart des cases n'ayant pas d'arrière plan. Mais c'est aussi un moyen de concentrer le lecteur sur le sujet de cette oeuvre :  l'Homme.

Underskin est à mon avis une série à suivre de près.