Dokebi Bride

Dokebi Bride

Dokebi Bride est le premier ouvrage de Marley. Un essai transformé puisqu’il a reçu le prix du manwha 2004 en Corée.

Vie et mort d’une chamane

Après la mort de sa mère, Seon-bi a été élevée par Ok-boun, sa grand-mère. Cette dernière était une Mudang : une prêtresse coréenne capable de voir les esprits et de leur parler. Elle utilisait son don pour le bien de son village, veillant sur la pêche et les récoltes. Pour son bonheur ou son malheur, Seon-bi possède le même pouvoir depuis son plus jeune âge. S’il lui permet de découvrir le monde merveilleux des esprits, il la met à l’écart des autres enfants qui la trouvent étrange voire inquiétante.
Devenue adulte, Seon-bi est une jeune femme solitaire et réservée. Elle arrive à Séoul pour vivre avec son père selon le souhait sa grand-mère récemment décédée et va devoir affronter, seule, le regard des autres et ses propres visions.

L’histoire d’une prêtresse moderne ?

Difficile de classer Dokebi Bride. Shônen ? Shôjo ?
Aucun genre ne semble vraiment convenir pour ce Manwha hors normes. Ici, point de menaces venues du monde des esprits, ni de héro médiéval, de détective moderne ou de jeune fille aux pouvoirs magiques combattant les démons pour protéger notre monde.
Dokebi Bride est tout autre. Où les esprits ne sont ni des ennemis ni des alliés, juste une composante de notre monde avec lesquels le mudang doit traiter, tout en essayant de concilier vie spirituelle et vie profane. Et c’est peut-être le plus grand défi de Seon-bi, trouver l’équilibre entre les deux, pour ne pas devenir folle (comme sa mère) ou prisonnière de sa position de prêtresse (comme sa grand-mère).
Dokebi Bride décrit aussi l’affrontement de deux univers, celui des esprits et des hommes, des traditions et de la modernité, du merveilleux et de la banalité. Un combat où le vainqueur serait aussi perdant, puisque les deux mondes ne peuvent exister séparément, l’un puisant dans l’autre sa richesse et sa force. Le rôle du mudang prend alors tout son sens puisqu’il est le lien entre ces deux mondes, leur permettant de communiquer et de se comprendre pour qu’ils coexistent en harmonie.
Si le scénario est plutôt original, le dessin reste classique. Réaliste, il est surtout centré sur les personnages. Les décors sont rares, même dans les scènes d’extérieurs. Ce choix de l’auteur intensifie les relations entre les personnages qui forment l’essentiel de l’histoire. Le ton est souvent grave, parfois triste, mais quelques passages comiques détendent l’atmosphère.

Dokebi Bride est une belle histoire qui traite de manière intelligente et sensible la spiritualité et le merveilleux dans notre société moderne. Un Manwha dont on attend la suite avec impatience.