Vampires et corbeaux

Ryan Harris revient. Cette fois-ci, il va avoir besoin des vampires, des corbeaux, des loups-garous, des kankrollins et de tous ses répugnants amis. 

Dans ce troisième volet de la célèbre série anglaise Darkham Vale, Jack Lawrence nous conduit au cœur de la légende : Corvus et les corbeaux sont assiégés par les  garmigans de Karlack, le maître des ténèbres. Celui-ci en appelle aux égrégores, formes monstrueuses venues de l’Ouest, pour remporter la bataille. « Luminvale sombra dans les ténèbres et fut dès lors rebaptisée Darkham Vale. »

Darkham Vale entre en guerre

Les survivants durent se réfugier sous terre retenant prisonnier Karlack grâce aux pouvoirs de la sorcière Margaret. Mais, désormais, la magie qui emmure le démon perd de sa force et  son triste valet, Tarnas Kerith, y voit l'occasion de le délivrer.

Ce dernier veut précipiter les événements en détruisant l’héritier de Corvus, le jeune élève Ryan Harris. Cette tentative aventureuse lui vaut de réveiller les pouvoirs de Corvus, de déclencher la guerre et de hâter le rassemblement des vampires, des corbeaux et d’autres créatures sous la bannière de Ryan.

La rage avant l’orage

Moins sombres que dans l’album précédent, les pages retrouvent des couleurs, à dominante rouge, verte et, bien entendu, noire. Le découpage, les mouvements et les monstres sont toujours aussi réussis. Par rapport au premier tome, les corps des personnages humains ont gagné en force et en conservation des proportions.

Le Village hanté était une introduction, le plus haletant des albums de la série. La Caverne au dragon fixait le cadre de la légende de Darkham Vale, désignait les bons et les méchants, c’était le plus sombre. Vampires et corbeaux est celui de l’engagement du héros dans le combat, et c’est le plus efficace sur le plan de la narration.  Ryan n’est désormais plus spectateur mais acteur de son histoire. Il se métamorphose. Il nous livre un premier aperçu de ses pouvoirs qu’on devine immenses tant ils sont craints des créatures du monde obscur. C’est aussi le passage de l’adolescence inquiète à la révolte. Ryan est meurtri dans sa chair. Dans sa filiation. Son unique lien avec le monde réel, son père, est rompu. Sa douleur est absolue. Et il bascule dans l’imaginaire. Le monde des ténèbres. A la tête des corbeaux et des vampires, notre héros jette toutes ses dents dans la bataille.