Le Seigneur du chaos
Emmanuel Civiello fait partie de ces dessinateurs dont on reconnaît le travail d’un simple coup d’œil. Il a un style bien à lui (et c’est plus rare qu’on ne le pense) avec des planches en couleurs directes qui laissent la part belle aux jeux de lumières et à la finesse des traits de ses personnages. Autant dire que chaque nouvel album est un plaisir graphique attendu et savouré par ses aficionados. Et lorsqu’il s’agit comme dans le cas présent du quatrième et dernier tome de son cycle scénarisé par Thomas Mosdi : Les Korrigans, l’attente n’en est que plus grande.
Le grand dénouement.
Pour essayer de contrer l’ignoble Balor, les valeureux Tuatha de Danann lancent une grande offensive contre sa forteresse et ses gobelins. Pendant ce temps, la petite Luaine essaie de pénétrer dans son domaine pour retrouver sa mère qu’elle croit prisonnière de l’infâme. Mais elle se jette en fait dans la gueule du loup.
De superbes dessins.
Si l’intrigue est plutôt convenue et finalement assez classique (pas de surprise, le bien gagne à la fin et tout va de nouveau bien dans le meilleur des mondes), ce qui étonne, ce qui épate dans cette série, ce sont bien entendu les dessins de Civiello. On a déjà parlé en introduction de leur qualité. Ce quatrième et dernier tome est une confirmation. Travaillant en couleur directe, ses planches font merveilles tout comme ses ambiances colorées souvent jaunes et chaleureuses. Il y a un vrai plaisir visuel à parcourir les pages de cette série même si certaines cases gagneraient parfois à être un peu plus clair et moins fouillis (mais après tout l’album se passe essentiellement sur les terres sombres de Balor). Cette superbe série terminée, reste maintenant à savoir ce que va faire ce dessinateur hors normes. Va-t-il poursuivre son exploration des univers celtes comme il le fait depuis la Graine de Folie ? Ou au contraire se tourner vers d’autres voies comme il a commencé à le faire avec le premier tome de la série Mamma mia en 2005 ? En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’il faut suivre cet auteur. Il a des trésors au bout des doigts capable de donner quelques chefs d’œuvres à la bande dessinée.