Christian
- le 27/09/2018
Embûches de Noël
Depuis l’année dernière, c’est programmé. Chaque fin d’année, nous aurons un nouvel album de Père Noël & Fils, un 46 planches de gags et d’histoires courtes de chez Glénat. Les signatures sont prestigieuses puisque la série est signée Bob de Groot et Philippe Bercovici, deux stakhanovistes célèbres de la BD jeunesse. Bob de Groot, compère de Turk pour Léonard, Robin Dubois ou Clifton, a scénarisé une centaine d’albums. Bercovici dessine plus vite que son ombre et a réalisé plus d’une cinquantaine de BDs, dont Les femmes en blanc, chez Dupuis, Bamboo et Vents d’Ouest. De Vents d’Ouest à Glénat, il n’y a qu’un pas, qui est franchi maintenant.
Au XXème siècle, le Père Noël était un peu un sujet tabou dans les revues et les albums BD. Il n’apparaissait qu’épisodiquement en décembre sur des histoires courtes à travers des séries existantes. Pas question d’écorner la légende. Dans les années 2000, le mythe est devenu un filon. Dupuis a lancé Le petit père Noël, sans compter Le petit monde de Père Noël chez les pucerons. Casterman a sorti Mon voisin le Père Noël. Paquet a son SOS Père Noël. Delcourt à son Santa Claus. Avec Père Noël & Fils, Glénat est aussi de la fête.
Père Noël & co
Dans cette deuxième cuvée, le Père Noël et son fils changent de catégorie. Ils doivent faire face à la révolte des lutins de la jouetterie. Ils rendent visite au Président des Etats-Unis, à Fidel Castro, aux Martiens. Ils font appel à Saint-Nicolas, aux cloches et aux lapins de Pâques, aux sorcières d’Halloween. Ils doivent subir un combat aérien après s’être engouffrés dans une faille temporelle. Bref, ils ont une nouvelle stature internationale qui les fait passer d’un statut d’artisan à celui de gérants d'entreprise mondiale. Un métier qui n’est pas de tout repos et qui donne encore plus de piment à leurs aventures.
Joyeuse BD !
Nous avons affaire à deux vieux routiers de la BD jeunesse. Les gags et les dialogues sont efficaces. Les dessins sont drôles, expressifs et dynamiques. Les personnages sont bien campés. Le Père Noël dans un rôle d’exploiteur bienfaisant et son fils dans un rôle de suiveur servile. De Groot a abandonné l’opposition ancien-moderne du premier album. Les récits sont plutôt bavards et nerveux, ce qui correspond bien à la psychologie des héros et à leurs incessantes rencontres avec des personnages et des situations bizarres. Conséquence : une moyenne de neuf cases par planche.
Bien entendu, costume oblige, le rouge est la couleur dominante. A l’arrière-plan, c’est le bleu, foncé pour la nuit, clair pour le jour, qui domine, car nos deux bienfaiteurs sont souvent sur leur traineau dans les airs.
Une BD de circonstance. Bien faite. Amusante. Vivifiante. A commander pour Noël.