Crépuscule vaudou

Après Paul Halter et sa Nuit du Minotaure, c'est Jean-Marc Lofficier qui signe une aventure monstrueuse pour la deuxième saison du Club Van Helsing, collection de la Baleine.
Jean-Marc Lofficier, plus connu (avec Randy son épouse) dans le monde de la bande dessinée, en particulier celui des comics américains, affiche une bibliographie impressionnante dans ce domaine.
Il est aussi éditeur (Black coat press) et dirige avec Philippe Ward la collection Rivière Blanche.

Hugo en Amérique

Quand un tueur fou de la Nouvelle Orléans abat 14 personnes dont son oncle Oshiver, Hugo Van Helsing n'hésite pas à se déplacer en personne. Rapidement sur place pour les formalités de succession, il comprend que l'affaire est plus compliquée qu'il n'y paraît.
Le décès de l'oncle qui « détenait de nombreux secrets, de puissants secrets » ne semble pas déranger Legendre, un banquier Haïtien, plus intéressé par les amulettes du défunt que par la maison dont il s'affirme le légitime propriétaire. La tempête tropicale qui s'approche de la Louisiane est-elle vraiment naturelle ?

Un monstre, un chasseur

« Mandy venait de se décider à plaquer son copain Tim quand la première balle lui arracha le côté gauche du visage. » Dès la première phrase, le ton est donné. Ce roman est fait pour divertir et ne s'embarrasse d'aucune autre prétention. Entre polar et fantastique, Crépuscule Vaudou respecte la ligne fixée par une saison entière de la collection qui le publie : un monstre, un chasseur.
Le monstre ici, est un sorcier avide des pouvoirs du panthéon vaudou prêt aux pires sacrifices pour atteindre les buts qu'il s'est fixés. Pour lutter contre de telles forces, il fallait bien le patron lui-même, le grand Hugo Van Helsing.
Avec ce récit, se dévoile donc, encore un peu, le mystérieux chef de file des chasseurs de monstres, faillible et sensible certes, mais toujours supérieurement puissant et héroïque.

Comme si vous y étiez

Le souci de divertir, heureusement, ne s'oppose pas à une exigence de qualité. Plongé dans une ambiance authentiquement créole avec ses plats, les bruits de rue, jusqu'aux noms des personnages qui sonnent juste, le lecteur ne peut que se laisser emporter par le récit, si incroyable soit-il, des aventures du chasseur de monstres. On sent derrière l'histoire un travail rigoureux de documentation et on en sort, comme c'était déjà le cas avec Délires d'Orphée, comme d'un véritable voyage dans le côté sombre d'un quartier bien connu.

En attendant que s'organisent les voyages culturels du Club Van Helsing, cette lecture fort agréable est vivement conseillée.