Robert McCammon est l'auteur de seize thrillers/livres d'horreur à succès, dont la première fournée, entre 1978 et 1992, lui a valu plusieurs prix (Bram Stoker Awards, World Fantasy Award) : entre autres L'heure du Loup (Grand Prix de l'Imaginaire 1992), Scorpion, Le Mystère du Lac, ou encore Usher's Passing, et Bethany's Sin. Il n'a alors plus rien publié pendant dix ans pour revenir en 2002 avec le premier épisode de la série qui met en scène Matthew Corbett. Deux autres aventures ont été publiées depuis, Queen of Bedlam (2007) et Mr. Slaughter (2008). Le chant de l'oiseau de nuit a été divisé en deux volumes pour la version poche américaine et la version francaise; Le Procès de la Sorcière en est la première partie, la deuxième, Le visage du Mal, vient de paraitre.
Nouvelle Angleterre, 1699
Matthew Corbett suivrait le juge Isaac Woodward, son maître et tuteur, n'importe où. En l'occurence, cela le conduit jusqu'à une petite ville isolée portant le nom grandiose de Fount Royal. La ville nouvelle périclite depuis quelques temps, meurtres atroces et apparitions diaboliques se succédant pour chasser les habitants les uns après les autres. Tout le monde sait qui est coupable, et d'ailleurs, le juge a été invité pour régler l'affaire... Mais tout n'est peut être pas aussi simple qu'il n'y paraît, et la jeune veuve trop belle accusée de sorcellerie proteste de son innocence. Matthew serait prêt à lui donner une chance, mais les péripéties rencontrées sur le chemin ont lourdement affecté son maître, et celui ci n'a pas l'esprit aussi aiguisé que d'habitude. Comment faire éclater la vérité, avec les villageois qui réclament du sang le plus rapidement possible ?
Un thriller historique agréable
Robert McCammon mène avec dynamisme une histoire aux nombreux rebondissements. Les personnages, s'ils ne sont pas d'une originalité folle (on a le jeune clerc brillant plein d'idéalisme et la jeune femme résignée-mais-combative, sans parler du maître-sage-et-bon-mais-fatigué), sont attachants et finalement pas trop bidimensionnels. L''atmosphère de la petite ville en pleine paranoia est rendue de manière convaincante, ajoutant au récit un cadre original. Les éléments du mystère émergent un à un dans l'enquête, introduits plutôt habilement, et la plupart ajoutant plutôt à la confusion qu'ils n'éclairent quoi que ce soit pour l'instant.
Bref, une histoire que l'on suit volontiers, et à laquelle le plus gros reproche que l'on puisse faire est finalement de s'interrompre en plein milieu de l'action, juste au moment où le lecteur commencait à former des hypothèses sur les causes véritables des malheurs des villageois. Heureusement, la sortie du deuxième volume a été prévue proche du premier, de sorte qu'il est déjà disponible...