Time twins, tomes 1 et 2
Né en 1971, Jean-Christophe Derrien débute sa carrière comme scénariste de dessins animés : la prise en charge d’adaptations de séries connues telles que Blake et Mortimer, Spirou ou encore Bob Morane l’amène tout naturellement à écrire ses propres histoires. Il a déjà à son actif la série Incantations, plutôt orientée ésotérisme. Avec la série Time Twins, accompagné de Frédéric Vignaux au dessin, il nous livre ici une série de voyage dans le temps en trois volumes.
Tome 1 : 15-02-29
Cybill et Cynthia, deux jolies jumelles, sont étudiantes en histoire le jour et voleuses la nuit : elles volent aux riches pour donner aux pauvres. Ces deux Robin des bois modernes sont capturées alors qu’elles s’apprêtent à dérober un DVD sur des transactions douteuses à la multinationale P.A.S.T. Assommées, elles se réveillent dans une ruelle sombre en… 1929. Elles apprennent après plusieurs péripéties qu’elles ont été envoyées là pour récupérer l'une des pièces de la machine à voyager dans le temps fabriquée par la multinationale. La première se trouve dans la mitraillette fétiche d’Al Capone.
Tome 2 : 22-08-79
Nos deux voleuses ne sont pas au bout de leurs surprises dans ce deuxième volume de la série : elles ont bien retrouvé une des pièces manquantes de la machine à voyager dans le temps mais elles sont ensuite projetées à Pompéi, peu avant l’éruption du Vésuve. À défaut d’être discrètes, elles devront mettre à contribution leurs charmes afin de récupérer une autre pièce avant l’éruption volcanique.
Une série dynamique
Le premier volume, en tant que volume d’exposition, pose le décor : les différents protagonistes sont présentés, l’intrigue amorcée avec l’explication du mécanisme temporel. S’y ajoute la première mission des jumelles, qui s’adaptent très vite, ce qui ne les empêche pas de commettre quelques erreurs sans grandes conséquences pour leur avenir. Dès le premier volume, pas le temps de souffler, on entre directement dans l’action, et le ton léger dans lequel se déroule l’histoire rend la lecture agréable. Le deuxième album de la série reste dans la même veine, à la fois dynamique et humoristique.
Il reste que le tout est sans doute trop léger et manque de profondeur. On sent que cette série est plutôt destinée à un jeune public. On y trouve de nombreux raccourcis scénaristiques faciles : l’enlèvement, le collier traducteur, ou encore les éléments à récupérer placés dans des endroits particulièrement inaccessibles. Beaucoup d’action certes, mais des péripéties pas toujours maîtrisées. Les événements s’enchaînent un peu trop facilement et si le principe du voyage dans le temps est toujours une bonne idée à exploiter, elle est amenée de manière trop brutale et téléphonée pour être convaincante.
Le dessin quant à lui est correct, mais le cadrage est centré sur les personnages au détriment des décors, pourtant réussis. C’est une façon de mettre en avant les personnages qu’on peut comprendre, mais l’univers décrit manque de substance, ce qui est dommage. Et les proportions des visages ne sont pas toujours respectées, on a parfois des angles bizarres et l’impression que certains personnages ne sont pas tout à fait les mêmes d’une case à l’autre.
Ces deux premiers volumes contiennent quelques bonnes idées mais également des raccourcis scénaristiques abusifs et des péripéties trop prévisibles. La série était prévue pour être un dessin animé et on le sent dans le traitement du dessin, très épuré au final et ne s’encombrant pas de détails. Une série qui, si elle n’est pas inoubliable, reste sympathique et plaira sans doute à un public jeune.