Cartoul

De formation scientifique, Serge Thomas travaille en tant qu'informaticien dans un collège. Mais au-delà de son travail, il est resté très jeune, fan de jeux de rôles, créateur de jeux de société, participant à des jeux en réseau. C'est aussi un conteur qui s'est lancé dans l'écriture d'une longue histoire, La Vallée des Larmes, dont le second tome est sorti fin 2008. Le troisième est en cours d'écriture.

Un si long combat

Von Köln est mort - à la fin du tome précédent - en laissant la charge de ses protégés à Cartoul, seigneur du culte du Vent. Même si les aventures précédentes ont soudé le groupe, chacun possède sa personnalité et tout ne se passe pas sans heurts. Pourtant, eux seuls pourraient avoir le pouvoir de vaincre le Mal qui s'éveille et équilibrer l'Epée...
Commence alors une quête, un long voyage parsemé de combats, victoires et défaites. Si les temps sont sombres, toutefois, chacun trouve de mieux en mieux sa place, découvre ses pouvoirs et ses capacités. Il est temps, car les difficultés s'accumulent et l'opposition devient de plus en plus forte, l'équilibre du monde est rompu et l'Epée penche du côté sombre.
Au-delà de la mort, exploits et sacrifices sont nécessaires pour endiguer la marée mortelle. La stopper... Mais pourront-ils la vaincre définitivement ?

Une bonne suite, un peu lourde

L'auteur continue sur la lancée de son premier tome. Il nous propose un univers médiéval fantastique somme toute de facture assez classique, mais bien présenté. La grande connaissance des jeux de rôle prend ici une importance capitale, en terme de logique de l'histoire et de cohérence entre les diverses parties du continent et les races des protagonistes.
Serge Thomas ne fait pas dans la légèreté, ni en ce qui concerne les descriptions des combats ni en terme de nombre de page de ses livres. Chaque tome est épais, d'une écriture dense et sans concession pour le lecteur oublieux. Pour tirer le meilleur de cette lecture, il faut s'accrocher, suivre parfaitement les trajectoires de chacun de héros et ne pas avoir oublié le premier volet.
Ceci ne doit pas masquer l'intelligence du récit, certes à la base un peu trop convenue, mais dont chaque personnage existe, dispose de sa réalité et de sa consistance. Nous ne nous trouvons pas à suivre les péripéties d'une poignée d'archétypes caricaturaux, mais bien de personnes qui vivent, aiment, pleurent et souffrent.
Tout ceci a donné un roman un peu lourd, dense, finalement un peu lent pour les plus jeunes lecteurs plus attirés par l'action pure, mais qui, une fois refermé, ne fait pas regretter de l'avoir ouvert.