Jeunesse
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La Couleur de la peur

Amélie Sarn (Traducteur), Bruno Douin (Illustrateur de couverture), Malorie Blackman ( Auteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 30/09/08  -  Jeunesse
ISBN : 9782745932556
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ketty   - le 31/10/2017

La Couleur de la peur

Auteur à succès en Angleterre, Malorie Blackman a signé plus de cinquante ouvrages pour la jeunesse. Hacher, son premier roman paru en 1994, remporte de nombreux prix et lui permet d’abandonner son métier de programmeuse informatique pour devenir un écrivain professionnel. Depuis, ses textes continuent de rencontrer tant de succès qu’ils sont traduits en français, en espagnol, en allemand…
La Couleur de la peur, paru en 2008, est un titre qui rappelle au public français son best-seller La Couleur de la Haine, bien plus que ne l’indique son titre original : The stuff of nightmares.

Un miracle post-traumatique ?

Kyle serait un adolescent anglais ordinaire si certains sujets de conversation n’avaient pas le don de le mettre mal à l’aise comme son besoin de courir tous les matins ou sa manie de penser à son père. Mais ce dont il a horreur, par-dessus tout, c’est de devoir parler de ses cauchemars.
C’est pourtant, justement, le sujet qui préoccupe ses camarades, installés avec lui dans le train qui les mène à Londres pour une sortie pédagogique. La discussion bat son plein quand, soudain, se produit un choc. Le pont s’est effondré et le train se retrouve suspendu dans le vide. Personne ne semble capable de se lever, excepté Kyle.
Le pire, c’est qu’il se découvre la capacité de pénétrer dans l’esprit des autres passagers et d’y lire leurs plus grandes peurs. Il comprend alors qu’il lui faudra chercher, de tête en tête, la force d’affronter ses propres vérités.

Qu’est-ce qui fait trembler les gens

En explorant les cauchemars des uns et des autres, Kyle parvient à entrevoir plusieurs facettes de la peur à défaut de pouvoir dessiner les contours de la peur. Les peurs se suivent sans se ressembler. C’est ainsi que Kyle va voir une pluie toxique qui ronge et tue les gens, un peuple extra-terrestre qui rend hommage aux artistes humains, un jeune soldat mutilé qui ne peut plus rentrer chez lui, un enfant devenu fou d’avoir tué son jumeau, des enfants diaboliques et leur grand-mère… Tous ces récits, délirants ou angoissants, permettent à Kyle de mieux comprendre ses semblables, et, par la même occasion de mieux se connaître lui-même.

Un patchwork cousu de fil blanc

Peurs, rêves, cauchemars, prémonitions, fables, métaphores… Tous ces termes ne semblent en faire qu’un dans la vision de Malorie Blackman. Il en résulte une certaine confusion qui ne facilite pas l’appréhension de ce roman.
Par ailleurs, si, pris séparément, la quête personnelle de Kyle et les différents récits de cauchemars sont intéressants, voire captivants pour certains, l’ensemble, lui, convainc moins. Le passage d’un rêve à l’autre peut sembler artificiel, conduisant à un roman par nouvelles pas très bien ficelé. L’ensemble est moins bon que la somme de ses parties, au point que l’on se demande s’il n’aurait pas mieux fallu publier un vrai recueil à partir de ces nouvelles déjà publiées sur différents supports.
Il reste donc de cette lecture une légère déception, mais une fascination pour l’univers de cet auteur jeunesse à l’imagination fertile et aux descriptions saisissantes.

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