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Tous ces pas vers l'enfer

Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 30/09/08  -  Livre
ISBN : 9782352850526
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stephaneg   - le 31/10/2017

Tous ces pas vers l'enfer

Jean-Pierre Andrevon est un auteur extrêmement prolifique de romans de toutes natures : policier, érotique, horreur, fantastique, science-fiction... Il a près de deux cents livres à son actif, dont certains très connus, notamment la série Gandahar, Le Travail du furet (dans le poulailler) ou Šukran.
Auteur engagé, son œuvre est marquée par des thèmes comme l'écologie, l'anti-militarisme et la critique de la classe politique.
Avec Tous ces pas vers l'enfer, recueil de nouvelles paru aux Éditions Glyphe, on découvre une facette supplémentaire de l'auteur grenoblois, plus personnelle.

Huit façons de se rapprocher de la mort

Il y a mille façons de se diriger vers une mort certaine. Tous ces pas vers l'enfer
n'en présente que huit, parfois belles, parfois morbides, parfois presque insoutenables. Qu'y a-t-il  de plus horrible ? Mourir en vacances, dans le train, pendant une guerre, en se transformant en créature sans personnalité ? Mais mourir, n'est-ce pas mieux que vivre ? Autant de questions auxquelles Jean-Pierre Andrevon donne peut-être un début de réponse...
 
Un thème commun pour des nouvelles très diverses

Malgré le thème commun de la mort, et plus précisément du cheminement vers la fin de la vie, les nouvelles rassemblées dans Tous ces pas vers l'enfer sont très différentes les unes des autres. De ce fait, il est bien difficile de classer le recueil dans un genre particulier : on y trouve des textes autobiographiques, fantastiques, d'horreur...

Avec Dans le train et Il suffit d'un rien, mais peut-être également Le Cimetière de Rocheberne, Jean-Pierre Andrevon se dévoile. On découvre son intérêt pour le passage de vie à trépas, intérêt qui s'approche d'une obsession. On apprend beaucoup sur lui car le premier texte est le récit rapide et imagé de sa vie et le second un hommage à un des ses amis morts prématurément. Ces trois textes sont intéressants lorsqu'on connaît un peu le personnage atypique qu'est Andrevon, mais ils ont assez peu d'intérêt pour qui ignore qui est cet auteur.

Une enfant perdue et Le Sacrifice sont deux courtes histoires se déroulant pendant une guerre ou des troubles sociaux majeurs. Dans le premier est décrite l'angoisse d'une petite fille abandonnée à elle-même alors qu'on appelle à l'évacuation d'une ville. Dans le deuxième texte, un père et sa fille quittent la ville pour la campagne, sans savoir l'horreur qui les attend. Voilà deux nouvelles passionnantes car surprenantes dans le fond, mais aussi dans la forme. On ne sait pas où veut aller l'auteur avant d'y être arrivé, même si on sait que tout se termine forcément par la mort d'un ou plusieurs personnages.

Enfin, Si nombreux !, Tu n'as pas fini d'en baver et Des vacances gratuites sont trois textes qui raviront les amateurs de fantastique et d'horreur. Si nombreux ! est intéressant dans sa description des foules de mendiants étranges qui envahissent la ville et pour lesquelles se passionne un homme ordinaire, et dans sa conclusion amusante. Tu n'as pas fini d'en baver, décrivant ce que voit un mort dans les heures qui suivent son décès, est un des meilleurs textes du recueil, avec sa fin surprenante et très bien trouvée. Quant à Des vacances gratuites, qui est une longue nouvelle ou un petit roman, c'est la description de la plongée en enfer d'une femme qui gagne des vacances surprise à un concours. C'est dérangeant et horrifiant et on atteint la fin du récit, la fin du malaise, avec joie.

Tous ces pas vers l'enfer, malgré une qualité globale moyenne, montre l'énorme talent de Jean-Pierre Andrevon. On y trouve tout ce que sait faire cet auteur, capable d'écrire de tout et de faire naître des émotions aussi diverses que variées à son lecteur.
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