Christian
- le 31/10/2017
Charlie Bone et le garçon invisible
Après Le Mystère de minuit et La Bille magique, Charlie Bone finit, dans ce troisième tome de la série, sa première année de collège avec un garçon invisible et un boa bleu. Le cadre est maintenant bien fixé. A l’Institut Bloor, il y a des ados doués pour la musique et une douzaine d’enfants dotés d’un pouvoir magique. Ce sont les descendants du Roi rouge. Il y a le clan des gentils magiciens (Charlie et ses amis) et le clan des méchants magiciens (les autres, aidés par l’impitoyable M. Bloor). Alors que se passe-t-il quand les méchants, aidés par une transformeuse, font disparaître un élève ? C’est Charlie Bone qui voit.
En cinq ans, Jenny Nimmo a publié six tomes de Charlie Bone, une sorte d’Harry Potter moins médiéval, plus urbain et moins magique. La série ayant rencontré un succès certain outre-Manche et un gros succès outre-Atlantique, la très britannique Jenny Nimmo prolonge sur sa lancée les aventures du petit magicien qui entend les voix des photos. Les trois premiers tomes (2002-2004 en Angleterre) sont des rééditions, Le quatrième tome (« Charlie Bone and the castle of mirrors ») est encore inédit en France.
Panique à Bloor
Tandis qu’il entame son troisième trimestre au collège, Charlie Bone doit régler quelques problèmes : son voisin Benjamin vient lui confier son chien, Zaricot, et ses grands-tantes, les sorcières Yeldim, lui présentent une intriguante collégienne aux yeux étranges. Plus dur, Charlie fait la rencontre d’Oliver, le frère du professeur Boldova, devenu invisible à cause d’un boa bleu qui rôde à l’Institut Bloor.
Il se trame encore d’étranges affaires au collège. Cette fois-ci, Charlie Bone et ses amis, Emma, Gabriel, Tancrède et Lysandre, ont à faire à forte partie : un être fourbe et machiavélique doté de deux pouvoirs. Heureusement, le jeune Billy Corbec, qui parle aux animaux et qui les a trahis dans les tomes précédents, est désormais de leur côté.
Dommage que l’oncle Vassili ait disparu du côté des grands-tantes Yeldim… Surtout quand Skarpo, le sorcier du miroir, s’en mêle.
La dynamique de Jenny
Au fil des tomes, Jenny Nimmo progresse. Plus l’univers de Charlie Bone prend forme, plus les contours psychologiques des personnages s’affirment, plus la lecture est aisée. L’auteure essaie d’utiliser de façon équilibrée sur dix-huit chapitres les pouvoirs des gentils et des méchants ados. Le pouvoir de Charlie Bone prend de plus en plus d’ampleur : il peut écouter les voix des personnages sur les photos, il peut revivre des scènes, il peut entrer dans certains tableaux, libérer des personnages.
La mécanique Nimmo fonctionne à plein : du rythme, des chutes de chapitre à suspense, des dialogues plutôt que des descriptions, des successions d'actions conjuguées à la troisième personne. La mécanique est mieux maîtrisée que sur les deux premiers tomes, où l’écriture restait parfois juvénile. Le récit est toujours riche en situations magiques, souvent cocasses. On ne s’ennuie pas.
Bref, l’univers encore friable du premier tome, ébauché au second, est désormais bien établi. Les lecteurs savent à quoi s’attendre. Ils voudront découvrir, en filigrane dans le quatrième tome l’évolution des pouvoirs de Charlie, des nouvelles du père perdu et l’affrontement croissant entre les deux clans, destin cyclique des descendants du Roi rouge.