Christian
- le 31/10/2017
Antarès 2
Leo nous livre un album attendu, le second épisode de la série Antarès dans la collection des mondes d’Aldébaran. Dans Antarès 1, Kim Keller était contrainte, pour libérer ses amis, de participer à la première expédition sur la nouvelle exoplanète habitable de la constellation du Scorpion. Dans ce nouvel épisode, Kim sillonne l’espace avec sa fille, Lynn, ses amis Maï Lan, Pad et Alexa, son compagnon Marc en direction de la planète promise.
Leo aborde donc ici le cœur du sujet : le premier établissement d’une colonie sur Antarès. Tout a été prévu pour favoriser les ambitions de la Forward Enterprises et de la secte qui en a pris le contrôle. Mais la complexité de l’écosystème, les étranges dématérialisations et les étranges micro-robots insectoïdes du premier album vont sérieusement compliquer la tâche des colons.
Bienvenue sur Antarès
La fille de Kim (et d’un alien de passage) a mué, elle est désormais capable de supporter l’air libre. Kim la confine dans la cabine du vaisseau spatial en partance pour Antarès. Marc rend de nouveau quelques visites amoureuses à Kim. Tout se passerait bien si le sous-commandant de bord n’en avait pas après la célébrité et l’immortalité de Kim. Pire, il semble qu’une secte réactionnaire ait pris les commandes de l’expédition et souhaite imposer ses règles strictes à tout l’équipage. L’ambiance ne tarde pas à tourner au cauchemar.
Une fois sur Antarès, le cauchemar se déplace de l’intérieur du vaisseau vers l’extérieur. Il faut retirer des étoiles à la planète sur le guide du routard galactique. L’exploratrice venue repérer les lieux avant l’expédition a disparu mystérieusement sous les yeux de ses collègues d’infortune. Un étrange champ de fleurs inspire une certaine défiance aux membres les plus avertis de la première équipe au sol. Quand, en plus, la navette qui transportait Lynn et Maï Lan, s’écrase à 7 000 kilomètres de Kim, les colons commencent à regretter sérieusement d’être venus.
Déjà un classique
Le récit est construit en deux parties : le voyage et l’arrivée sur Antarès. Le petit groupe réuni autour de Kim (Lynn, Marc, Alexa, Maï Lan, Pad) doit d’abord faire face à l’hostilité de l’équipage du vaisseau. L’atmosphère se dégrade. L’ambiance graphique est grisâtre et jaunâtre. Les personnages sont confinés dans leurs cases comme les passagers dans l’étroit vaisseau. On pense que les choses ne peuvent que s’améliorer au grand air d’Antarès. Mais dans la seconde partie, l’expédition va de catastrophe en catastrophe. Une navette s’égare. Le seul avion disponible est englouti par un ptérosauroïde géant. Le camp est dévasté par des vers géants.
Plus classique que le récit d’Aldébaran et de Bételgeuse, le scénario est efficace. Et l’on regrette de devoir attendre 2010 pour jauger les chances de survie de l’expédition. Elles paraissent bien minces. Les dialogues sont parfois saupoudrés de commentaires off de Kim, qui donnent une tonalité journal de bord à l’expédition. Très convaincant. Leo est au sommet de son art narratif.
Pour ce qui est des illustrations, on retrouve l’aisance de Leo dans le dessin des engins mécaniques, des décors originaux de la planète, des exoanimaux, des corps humains et toujours cette difficulté à reproduire des expressions faciales souples et réalistes. On retrouve l’ambiance colorée du premier album qui rend la lecture très agréable.
Sur un ton suffisant, le quatrième de couverture agace un peu : « Les Mondes d’Aldébaran constituent incontestablement l’une des plus captivantes saga de science-fiction de ces dernières années ». Mais force est de reconnaître qu’il y a du vrai. On ne pourra plus parler de BD et de SF sans évoquer Antarès et Aldébaran.