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Paradoxe temporel

Christophe Pernoud (Scénariste), Coralie Vallageas (Coloriste), Cyril Saint Blancat (Coloriste), Beb Zanat (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 28/02/09  -  BD
ISBN : 9782350784595
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Christian   - le 31/10/2017

Paradoxe temporel

Second épisode, sur trois, de la Lara Croft de la Brigade du temps suisse qui vit à cheval sur deux époques. Celle du présent, où elle est plongée dans un coma artificiel et celle du passé, où elle joue les agents secrets de retour d'Asie.

C'est aussi le second album de Beb Zenat et le sixième album publié chez Bamboo de Christophe Pernoux. Les deux auteurs sont des fidèles de la collection Grand Angle, aux ambitions cinématographiques. Après les trois albums de la série La Métaphore du Papillon, Christophe Pernoux a également signé American Trip paru en juillet 2009.

Kim fait office de série résolument SF/espionnage dans une collection Grand Angle ("La BD comme au cinéma"), plus portée sur le polar et le thriller fantastique. Avec Bamboo, tout pousse plus vite. En l'espace de 6 ans, la collection compte déjà près de quarante séries, avec des thématiques résolument modernes comme Borderline (écrits prémonitoires), Cliff & Co (personnalité multiple), Le Dessinateur (serial killer d'assassins), Groom Lake (remontée d'âmes dans le corps d'enfants) ou Ceci est mon corps (intrusion dans le corps d'un volontaire). Sans oublier la détonante Agence Barbare...

La traque aux vers noirs

Rien ne va plus entre le capitaine Hofer et le lieutenant Trevor, l'inventeur du cyclotron à remonter le temps. Trevor veut préserver Kim qui risque sa vie dans une mission à rebrousse-temps pour intercepter les "Black Worms", des cyberterroristes qui n'aiment pas les banques suisses. Elle a été blessée et va sans doute se faire violer en Malaisie.

Le capitaine met Trevor aux arrêts, mais le lieutenant est un petit malin. Il s'est envoyé un message dans le passé pour remplacer Kim, sa dulcinée, et épier les futurs terroristes qui se sont rencontrés la première fois lors d'un rassemblement de hackers aux Pays-Bas en 2001.

Pendant ce temps, Kim déguste à l'aéroport de Kuala Lumpur. Des flics, en apparence pas très honnêtes, veulent à tout prix la faire parler, ils sont à un doigt de lui en couper un. Heureusement, un génie du pavé numérique du futur l'aide à leur filer entre les doigts.

Paradoxe graphique


Obsession suisse de la ponctualité, la Division est un service secret helvète très en avance sur son temps qui veut empêcher le passé d'avancer trop vite. Alors ça cafouille un peu les horloges... Les deux époques sont traitées alternativement de façon plutôt équilibrée. Les messages sont descendants, du futur vers le passé, mais le passé, pas totalement pénétrable, réserve certaines surprises, comme le viol potentiel de Kim. Ça cafouille surtout les horloges biologiques, car le passé modifié a des effets sur les personnages du futur. Allongée dans son fauteuil de "rétrocyclotron", Kim tombe enceinte et Trevor en attrape de sévères maux de tête.

On ne peut pas dire que les paradoxes temporels soient traités de main de maître du temps. Les messages vers le passé sont transmis par voie télévisuelle et ont des impacts très limités sur le présent (effets physiologiques, essentiellement), alors que les personnages du passé sont placés dans des conditions extrêmes. Ils risquent leur vie à tout bout de page et ils sont traités isolément, alors que les multiples modifications induites sur la vie des autres personnages semblent présenter très peu d'intérêt pour la Division (comme par exemple l'apparition de terroristes encore plus remontés contre les Suisses). Seule la CIA semble changer progressivement d'attitude vis-à-vis des services secrets suisses.

La tonalité gris-bleu de l'album est un peu lassante. On aurait aimé avoir davantage du bleu ciel qui apparaît timidement sur la couverture. Pas beaucoup de blanc et de rouge (pas surprenant dans la mesure où le contexte suisse est à peine effleuré). Pas de vert non plus. Les couleurs primaires brutes sont délaissées. Ce qui ternit un peu ce second album. Les couleurs, signées Coralie Vallageas et Cyril St Blancat, sont propres et peu audacieuses (ombres a minima).

Quant aux dessins de l'inexpérimenté Beb Zenat, ils sont solides et plutôt expressifs, en débit d'une certaine maladresse (de jeunesse ?) dans les silhouettes éloignées et les visages de certains protagonistes. Dommage qu'on voie souvent le capitaine Hofer, au crâne dégarni, car son visage de vieux jeune n'est pas très réussi et surtout très changeant suivant les pages. Certaines cases donnent l'impression d'une grande maîtrise graphique et d'autres laissent un peu à désirer. Mettons ce paradoxe sur le compte de l'apprentissage et de la marque inachevée du temps...

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