La grande course de chars à voiles

Michael Coney est un écrivain britannique né en 1932 et décédé en 2005. Après avoir exercé différentes activités telles que comptable ou encore dirigé un hôtel, il vient à l’écriture vers quarante ans, reprenant à son compte des thèmes tels que la description de planètes étranges ou encore les invasions extraterrestres. Il remporte le prix British Science-Fiction en 1977 pour Les brontosaures mécaniques, où les colons de la planète Arcadia sont subitement poussés au suicide.
Durant les années quatre-vingt, l'auteur s’est attaché à l’écriture du Chant de la Terre, un cycle ambitieux où il reprend de façon très personnelle des thèmes classiques de la science-fiction.

Sur une Terre sans technologies

Karina, l’héroïne de ce premier volume du cycle, est une felina, issue du croisement entre un homme et un chat. Le monde où elle évolue a régressé à un faible niveau technologique, où les hommes et le résultat d’expériences génétiques passées cohabitent dans un équilibre précaire.

Tout développement technologique est tabou, le métal et le feu interdits. Les événements se précipitent lors de la mise en place de la traditionnelle grande course de chars à voiles.

Du plaisir de conter une bonne histoire

Ce roman fascinant laisse entrevoir un univers riche et varié, avec tous les ingrédients qui font un excellent roman de science-fiction : un univers qui se dévoile peu à peu dans toute sa complexité au travers d’une perspective originale, celle de la transmission d’une histoire dans sa dimension orale. Ce n’est pas tant une histoire que des histoires qui se déroulent sous nos yeux, et c’est ce qui fait tout le charme de ce récit.

Il y a bien quelques passages maladroits et un peu trop didactiques comme les romans de SF peuvent parfois en produire, mais ils contribuent aussi au plaisir de lecture : l’auteur distille ainsi des bribes de récits différents qui, s’ils ne sont pas directement liés à la trame principale du récit, participent à l’atmosphère du roman. La narration reste très bien menée, Coney alternant judicieusement  les passages plus dynamiques et les pauses dans le récit.

Même si le roman date du début des années quatre-vingt, et fait parfois son âge, cette grande fresque aux accents poétiques fourmillent d’idées qui, si elles ne sont pas forcément originale, sont utilisées de manière cohérente et forment un univers à l’atmosphère particulière. Un roman de science-fiction classique et efficace à découvrir ou redécouvrir !