Jeunesse
Photo de Les foudres de la sor'cière

Les foudres de la sor'cière

Isabelle Troin (Traducteur), James Clemens ( Auteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 07/05/09  -  Jeunesse
ISBN : 9782811201166
Commenter
claire   - le 27/09/2018

Les foudres de la sor'cière

L’auteur
 
Né à Chicago en 1961, James Clemens, connu également sous le nom de James Rollins, est un romancier et vétérinaire américain. En 2007, il est contacté pour écrire le roman issu du film Indiana Jones et le Crâne de Cristal. Plongeur certifié et spéléologue amateur, on retrouve dans ses romans des protagonistes vivant sous l’eau ou encore visitant des grottes souterraines (Les bannis et les proscrits).
 
Parmi ses romans de fantasy, les Chroniques des Dieux, sorti en 2010 en France, mais surtout la série Les bannis et les proscrits qui remporte un grand succès, avec un premier tome "Le Feu de la Sor’cière", sorti en 1998 en VO et traduit en une douzaine de langues.
 
« Né dans les flammes, à l’ombre des ailes des dragons, ainsi débuta le sombre voyage »…

Après avoir essuyé l’attaque des skal’tum du Seigneur Noir et bravé la horde de gobelins des roches, Elena a passé l’hiver dans les montagnes du peuple de Kral, tandis qu’Er’ril lui enseignait de nouvelles techniques magiques. Une fois les compagnons remis sur pieds, le groupe décide de partir vers la cité perdue Val’loa, afin de récupérer le Grimoire Sanglant, clé de la défaite du Seigneur Noir.
Mais selon la prophétie, Elena est celle qui détient le destin d’Alaséa entre ses paumes écarlates, et sa jeune magie incontrôlée attire de nouvelles créatures du Cœur Noir, les malegardes, cruels magiciens pervertis par le feu obscur. Déguisée en garçon pour ne pas être reconnue, Elena est tout de même attendue par la porteuse de la Horde à la sortie des Dents, et c’est avec l’esprit hanté par le deuil d’un compagnon qu’elle et ses protecteurs rejoindront Ruissombre, où les guettent les alphas de la Meute ainsi que l’ensor’cèlement d’une sor’cière. La troupe décide se scinder en deux afin que Mycelle, la tante retrouvée d’Elena, Fardale et Er’ril puissent accompagner la jeune fille dans les Terres Inondées pour la guérir de son mauvais sort. Mais le cœur tendre et frais d’Elena fait palpiter les dents avides d’un malegarde traque-sang, qui ne cessera de la poursuivre à travers les marais…      

Coup de foudre…
 
Après avoir redécouvert "Le Feu de la Sor’cière", je me suis jetée sur le deuxième tome,  qui s’annonçait très prometteur. Même si les personnages se multiplient, "Les Foudres de la Sor’cière" est tout aussi palpitant et immersif que le premier, bien que l’atmosphère soit quelque peu différente.  
 
Le préambule suit à peu près la même structure que dans le premier tome, sauf que sont ajoutées quelques pages au « véritable auteur », qui commence à nous raconter brièvement son histoire et sa décapitation imminente, avant que le « directeur des études universitaires » (celui qui est censé nous faire lire les Foudres de la Sor’cière) ne réfute tout ses arguments en nous réexpliquant qu’il « ne faut jamais faire confiance aux mots » et nous met donc à disposition ce second tome, en réalité second contre-exemple de ce qu’il faut croire. Ensuite, deux nouvelles pages destinées au « véritable auteur » qui nous livre l’histoire d’Elena. Comme dans le premier tome, ces préambules sont très bien écrits, avec des formules lourdes, pesées, une atmosphère sombre et de temps compté, qui font que l’on se prête immédiatement au jeu et que l’on plonge dans le roman.
 
L’histoire est très dense. Plusieurs intrigues se mêlent, l’auteur jongle entre les points de vue et les personnages. Au début, Elena est à l’abri dans les Dents, montagnes du peuple de Kral, et se prépare à partir avec Nee’lahn la ny’phai, Fardale le loup et Mogweed son frère si’lura coincé sous forme humaine, Tol’chuk l’og’re, Méric l’elphe, Kral et Er’ril, deux guerriers. Alors qu’ils descendent les Dents pour rallier Val’loa, ils se font attaquer par la Horde, une armée d’araignées, et plus tard par leur porteuse, une malegarde. Cette dernière, comme toutes les créatures maléfiques du Seigneur Noir, se prête à des pratiques peu ragoûtantes, qui selon certains sont assez rébarbatives. Pour ma part, je ne trouve pas cela très dérangeant ; les serviteurs du mal s’abaissent à des actes ignobles, ils incarnent tout ce qu’il y a de plus mauvais et ne sont pas faits pour plaire. Mais, je me suis surprise à ressentir une sorte de sympathie pour Vira’ni avant de savoir qui elle était réellement, de par son esprit dérangé et son innocence apparente. Bien que le sujet ne prête pas au rire, je lui ai trouvé des points amusants. Ceci ramène au premier tome, où malgré la gravité de la situation, certaines répliques, exclamations soudaines nous décrochent un grand sourire. Il y a aussi, dès le début du second tome, toujours dans les montagnes de Kral, des notes d’humour très fines et des moqueries originales qui rendent le roman encore plus plaisant.    
 
Pour en revenir aux différents personnages, on suivra dans ce second tome le frère d’Elena, Joach, ensorcelé par le mage noir Greshym. Il parviendra à se défaire de ses liens magiques tout en continuant à jouer le rôle du serviteur simple d’esprit, et son histoire rejoindra celle de Sy-wen, une jeune me’rai capturée par des marins avec son dragon des mers. L’aventure de Sy-wen nous est également relatée, et à la fin, toutes les histoires se combinent, comme dans le premier tome. Il est très intéressant de voir comment évoluent les quêtes des personnages, d’essayer de deviner quand et comment les protagonistes parviendront à se rejoindre, au moyen de petits éléments qui s’accumulent. Le livre est très bien construit, tout s’agence et les objets évoqués finissent toujours par trouver leur utilité. Comme le livre est assez conséquent, on oublie parfois certains objets spéciaux que détiennent les personnages et lorsqu’ils sont réutilisés vers la fin, notre intérêt est stimulé et c’est avec une fébrilité curieuse qu’on se remémore le parcours de cet objet. Même des scènes qui paraissent anodines peuvent s’avérer d’une grande importance quelques instants plus tard alors qu’on les avait presque oubliées (dans les marais par exemple, vers la fin). C’est ce genre de choses qui nous arrache des « Je le savais ! », comme dans le premier tome.
 
Cependant, comme le roman admet de nombreux personnages et leur dédie souvent des chapitres entiers, on peut se lasser d’un d’entre eux et négliger les chapitres où il intervient étant donné que notre attention se relâche. Nous sommes donc déjà moins enthousiastes que d’habitude une fois que l’on retrouve la quête et le personnage qui nous plaisait. Personnellement, je préfère les scènes avec Elena. Il s’agit de l’héroïne, elle est suivie par les personnages les plus importants (Mycelle, Er’ril). Ils ont également un caractère qui a tendance à plaire, en plus de mener la quête principale. J’ai déjà moins apprécié les passages concernant Sy-wen, d’autant que c’est un personnage complètement nouveau dont on ignore beaucoup.
 
Les chapitres sont toujours coupés au moment fatidique, nous laissant parfois croire à une suite complètement fausse. Et ceci combiné aux alternances des personnages et des lieux, on peut avoir du mal à se replonger dans l’intrigue à chaque changement.
 
 Mais il y a toujours des chapitres pour rehausser les autres et la fin du tome s’achève en balayant tous nos doutes sur un tableau touchant empreint de promesses de guerre. Je conseille évidemment les Foudres de la Sor’cière, mais quiconque lit le premier tome devrait se jeter sur le second sans problème…
 

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?