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Créateurs, inventions et savants fous

Jean-François Seignol ( Auteur), Alain Mathiot (Illustrateur de couverture), Nicholas Eustache ( Auteur), Léo Kennel ( Auteur), Marie-Anne Cleden ( Auteur), Célia Deiana ( Auteur), Christian Fontan ( Auteur), Marianne Gellon ( Auteur), Aurelien James Ross ( Auteur), Gabriel Vidal ( Auteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/09  -  Livre
ISBN : 9782918827016
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ketty   - le 31/10/2017

Créateurs, inventions et savants fous

Hydromel est une jeune maison d’édition qui a pris son envol avec l’appel à textes qui a donné naissance à la présente anthologie : Créateurs, inventions et savants fous.
D’emblée, était annoncée la ligne éditoriale de cette nouvelle structure : « tous les genres sont acceptés. »  La deuxième publication de cette maison d’édition, très peu de temps après ayant  su séduire et remarquablement, le membre d’ActuSF qui s’en est chargé. Il n’était plus question, dès lors, d’hésiter timidement face à l’objet de bonne facture, esthétique au point de faire craindre une déception à la lecture.

Un appel, des réponses et beaucoup de tristesse

« Créateurs, Inventions et Savants fous » évoque au lecteur d’imaginaire des histoires d’alchimie, de retours vers le futur, de progrès techniques dangereux ou de gadgets façon concours Lépine. C’est ainsi que la plupart des auteurs retenus ont abordé le thème mais quelques approches font preuve d’une grande originalité.
Certains des créateurs mis en scène exercent la respectable profession de chercheurs. L’inventeur de La Machine à démonter le temps, est un savant fou plutôt classique, pas comme le Dimitri de H-confidentiel  qui a des astuces bien à lui pour stimuler sa créativité.
Le Syndrome du Link, texte sympathique, inscrit son discours, quant à lui, dans la lignée de ceux des défenseurs du principe de précaution. Attention aux innovations technologiques que vous mettez entre les mains des tout-petits !
Malgré la diversité des sujets, l’ensemble de l’anthologie peut cependant paraître sombre. On commence par un enterrement, on termine sur une ville post apocalyptique. Entre les deux, des enfants, des personnages et des adultes qui meurent plus ou moins violemment.

Cinq récits qui retiennent l’attention

Créateurs, inventions et savants fous
se lit, d’un bout à l’autre avec plaisir. Deux textes, tarabiscotés au possible, ne nous ont guère laissé de souvenirs. En revanche, cinq des nouvelles retenues pour cette anthologie laissent une trace durable dans la mémoire du lecteur.
La Machine à démonter le temps de Marie-Anne Cleden débute avec la mort de l’inventeur, un savant fou dont on ne sait s’il a réussi ou échoué. L’intérêt pour ses travaux et le suspense sont maintenus jusqu’à une chute qui rappelle un peu le ressort du Forteresse de Georges Panchard.
Derrière le titre de L’Œuvre d’art de l’avenir, se cache un texte riche de Jean-François Seignol qui, dans une ambiance steampunk plutôt réussie, lourdeurs et tuyauteries comprises, invente l’opéra total de Wagner : une immersion artistique qui ressemble beaucoup aux jeux vidéo. Le jour où l’œuvre est sabotée, seul son créateur est habilité à tenter de sauver le roi, prisonnier d’une simulation.
Verre brisé  de Celia Deiana est peut-être le plus triste des textes qui forment l’anthologie. L’un des plus poétiques aussi avec L’espace dans la géométrie. Miroir est le nom d’une enfant qui voit, jour après jour, disparaître ses petits camarades de jeu. Ils sont atteints par une maladie, la maladie qui, tôt ou tard, les aura tous. Combien de temps se passera-t-il avant qu’elle n’y succombe aussi ?
La Boîte noire de Nicholas Eustache brille par son originalité. La découverte dont il est question a tout à voir avec la Muse. Une muse capricieuse et imprévisible qui booste la créativité de ceux qui en font usage. Victoire, qui voulait simplement écrire une histoire intéressante a créé quelque chose, mais elle ignore ce que c’est. La suite, un peu tordue, n’enlève rien au plaisir de jouer avec l’idée de création incontrôlée.
L’Espace dans la géométrie , enfin, nous laisse sans voix. Ce texte à lui seul justifierait la parution de l’anthologie. Le talent de l’auteur, sauvage et  maîtrisé à la fois, fait de ce récit un instant à part, impossible à résumer. Léo Kennel est à découvrir.

A suivre


Pas de déception, donc, à la lecture de l’anthologie dirigée par Merlin Jacquet. Ce livre constitue une bonne surprise. Aussi engageante que la novella La Nuit en sursaut, publiée par la même maison. A l’heure où les nouvelles maisons d’éditions naissent et s’éteignent aussitôt, on ne peut que souhaiter longue vie et succès mérité aux éditions Hydromel.

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