Lininil a disparu

Lininil a disparu

Il est difficile de présenter Pierre Christin, tant il fait partie intégrante du paysage de la littérature de l'imaginaire français depuis des décennies. Commencée avec Valérian en 1970, sa carrière l'a entraîné partout, à travers le temps et l'espace, accompagnant des héros ou des inconnus. Il a travaillé en scénarisant des bandes dessinées avec de grands noms comme J.-C. Mézières (pour la série Valérian) ou Enki Bilal (La Ballade des Oubliés, Partie de Chasse,...) comme en écrivant des romans comme Les Prédateurs Enjolivés. Avec Lininil a disparu, il s'adresse à un public jeunesse.

Bouleversements pour un jeune Biprince

Point Central... L'endroit où toutes les races de l'univers se retrouvent, se côtoient - quand cela est possible - et surtout cherchent à gagner un peu plus de pouvoir. L'un des éléments permettant la cohésion de ce système est le BiPrince d'Extréma. Or, il vient de disparaître, au moment où une multitude de perturbations et de petits conflits se retrouvent provoqués sur Point Central.

Valérian et Laureline sont aussi sur Point Central, à la recherche d'un moyen de financer les réparations de leur vaisseau. Avec l'aide de leurs informateurs Shingouz, ils vont prendre en charge les recherches du PriPrince, mais aussi faire en sorte de ramener l'ordre et la paix. Une fois qu'ils seront passés, avec la discrétion qui est toujours la leur, tout sera comme avant, mais rien ne sera pareil...

Quelle différence entre un scénario de BD et un roman ?

Valérian, Pierre Christin le connait bien. Il lui a déjà ouvert de magnifiques missions que l'agent spatio-temporel a menées à bien avec sa compagne Laureline. Leur prochain album doit être le dernier, mais, avec ce livre jeunesse, Pierre Christin donne une seconde chance à ses héros.

Nous y retrouvons toute une galerie de personnages, des Shingouz au Goumoun, bien connu des lecteurs de la série. Un peu trop, peut-être, cela ressemble presque à une encyclopédie qui passerait en revue les précédents épisodes l'un après l'autre. Certains personnages d'ailleurs sont amenés de manière étrange, un peu hors de leur contexte normal. Ce qui peut étonner, voire lasser. Par moment, il est difficile de ne pas faire de parallèle avec la série en bandes dessinées - et le résultat n'est pas très positif pour ce livre.

En effet il y a loin d'un scénario de bandes dessinées à un roman ! Ce qui peut passer grâce aux dessins, glisser même en étant un peu énorme ou aberrant sur un album de quarante-huit pages n'est plus possible dans un roman, même jeunesse... Et Pierre Christin, lui, semble ne pas en avoir pris conscience. Et c'est un peu dommage, car l'énumération des races, de leurs particularités et de leurs comportements, qui pourrait enchanter, devient par moment ennuyeuse, d'un effet répétitif.

Bien sûr, la fin est belle et morale, les bons gagnent et les méchants perdent... et le lecteur que je suis aurait préféré vivre cet épisode en bandes dessinées.