La Ville qui n'existait pas

La Ville qui n'existait pas

Entamé depuis cinq ans dans Pilote, la collaboration entre Enki Bilal et Pierre Christin accouche en cette année 1977 d'un troisième album : La Ville qui n'existait pas. Pour faire rapidement les présentations, Enki Bilal est né en Yougoslavie en 1951 et a fait ses premiers pas de dessinateur dans le journal Pilote en 1972. Depuis 1976, il collabore également à Metal Hurlant. De son côté, Pierre Christin en 1977 a déjà multiplié les emplois, fait un grand voyage aux Etats-Unis en 1960 et scénarisé les premières aventures de Valerian pour Mézière.

" Dis Papa, c'est quand qu'ils ferment l'usine ? "

Les temps sont durs pour la commune de Jadencourt dans le Nord de la France. Des deux usines qui font vivre la ville, la fonderie bat de l'aile, touchée par la crise. Bilan : les 250 salariés risquent d'être licenciés sans véritablement d'espoir de retrouver du travail puisque l'autre usine de couture n'emploie que des femmes. Tout bascule lorsqu'en pleine grève, le propriétaire de la fonderie décède et que sa petite fille reprend le flambeau. Et elle a une drôle d'idée derrière la tête.

Un peu moins bon.

Dernier album " social " de Bilal et de Christin (après La Croisière des oubliés et Le Vaisseau de Pierre), il est peut-être le moins intéressant. Sans doute parce que ces trois albums sont à chaque fois soutenus par une unique idée forte que les deux larrons développent. Celle de La Ville qui n'existait pas est peut-être la moins exaltante. Néanmoins, on remarquera que contrairement aux deux premières BD, celle-ci n'est pas d'un optimisme béat. L'utopie n'est pas si belle et elle laisse quelques personnes sur le bord de la route. Un album sans plus mais pas désagréable.