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Ca fait mal quand je fais pipi...

Aux éditions : 
Date de parution : 30/11/09  -  BD
ISBN : 9782756019154
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Jerome   - le 31/10/2017

Ca fait mal quand je fais pipi...

Né en 1978 en Australie, Ben Templesmith est sans doute l'un des auteurs les plus doués de sa génération. Ce n'est pas un hasard s'il a été nominé deux fois aux prestigieux Eisner Awards pour Fell et 30 jours de nuit qui a donné le film du même nom. Son trait est reconnaissable entre tous, fait de lavis et d'ambiances plus que de précision et de finesse. Wormwood s'inscrit totalement dans ce style, avec en prime un humour féroce. Parmi les autres titres de  Ben Templesmith, on recommandera tout particulièrement Silent Hill et Criminal Macabre. Actuellement, il travaille sur la suite de Fell et sur une nouvelle série policière : Choker.

Dans le monde des morts
 
Wormwood est un asticot aux pouvoirs étranges. Il est capable de prendre possession de personnes décédées et de contrôler leurs corps. Chez lui, il en a plusieurs à dispositions, du gentleman à la fillette, et il s'en sert pour sauver le monde régulièrement, lui évitant d'être envahi par des bestioles pleines de tentacules. Dans Ca fait mal quand je fais pipi...  Wormwood a le malheur d'être mordu par un farfadet, s'attirant une malédiction qui risque fort d'avoir raison de lui. Le hic, c'est que pour la lever, il doit trouver la reine des farfadets dans une dimension où les mauvaises rencontres sont légion...
 
Sale et déjantée
 
Wormwood est une série au premier abord répugnante. Les lavis verts et maronnasses de Ben Templesmith rendent à merveille l'ambiance glauque des bas fonds dans lesquels ses héros évoluent. Il jongle en plus avec les morts-vivants et les bestioles toutes plus horribles les unes que les autres, pleine de baves et d'excroissances douteuses. Ici le pourri est roi... Et si du pu peut s'en échapper s'est encore mieux. Si l'on ajoute une grosse dose de violence parfois gratuite, la série mérite amplement le petit label que vous trouverez en quatrième de couverture : « Pour lecteurs avertis ».

Reste que tout cet ensemble rend Wormwood particulièrement réjouissant. L'humour noir de Ben Templesmith et le cynisme de son héros font mouche et l'on sourit souvent en parcourant ces pages, même lorsqu'il pousse l'horreur très très loin (comme lorsque son héros choisit pour cette nouvelle mission un corps de petite fille morte). Il ne respecte rien, pas même son statut d'auteur, se moquant allègrement de lui dans son récit lorsqu'il s'inclut dedans en s'imaginant discuter avec son héros. C'est irrévérencieux, iconoclaste, bordélique, glauque et furieusement drôle.

Un troisième tome a apparemment été publié aux États-Unis. Tant mieux. On est ravi d'avoir d'autres aventures de l'asticot à se mettre sous la dent. Surtout si elles concernent les cavaliers de l'apocalypse que Templesmith nous laisse entrevoir dans les dernières pages !

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