Biomega, tome 4
Tsutomu Nihei est né en 1971 au Japon, dans la préfecture de Fukushima. Après des études en architecture aux États-Unis, il retourne au Japon et décide de devenir mangaka. Il fait ses débuts en tant qu’assistant de Tsutomu Takahashi pour le magazine Afternoon, de l’éditeur Kodansha. Il propose ensuite son propre titre, Blame !, où l’on peut voir ses diverses influences à l’œuvre. Tsutomu Nihei s’inspire ainsi beaucoup d’auteurs tels que Gibson ou Sterling, orientant ses histoires vers le cyberpunk, et ne cache pas son admiration pour la bande dessinée, en particulier Enki Bilal. Biomega ne fait pas exception à la règle et propose une histoire complexe dans son genre de prédilection.
Un monde en changement
Dans un monde futuriste, le DRF (fondation pour la protection de l’héritage culturel), dont l'objectif est de mener à bien son projet d’amélioration de l’espèce humaine, répand à la surface de la terre le N5S, un virus ramené de Mars qui transforme les humains en drones, des créatures plus proches des morts-vivants que des hommes.
Travaillant pour la Toa Industries, l’agent Zoichi Kanoe et l’A.I. Fuyu vont trouver Ion Green, une jeune fille immunisée contre le virus. Mais ils ne sont pas les seuls à vouloir mettre la main sur la jeune fille…
Une série plus cadrée que Blame !
Dans cette série, Tsutomu Nihei reste fidèle à lui-même : ses dessins sont très détaillés, et sa formation d’architecte fait merveille dans la représentation des bâtiments et autres structures titanesques. Il privilégie un découpage qui s’éloigne assez souvent de ce que l’on est habitué à voir en mangas. L’univers décrit est donc toujours aussi sombre, et le trait de l’auteur est parfaitement adapté à ce type d’atmosphère.
Le principal changement par rapport à Blame ! se situe au niveau du scénario. Là où sa série phare laisse beaucoup d’éléments en suspens et de questions sans réponses, au point qu’on se demande si l’auteur sait toujours où il va, Biomega développe un scénario bien ficelé, avec ce qu’il faut de rythme et d’éléments mystérieux. L’auteur maîtrise davantage sa narration, et l’on suit avec plaisir cette histoire.
On doit souligner que ce quatrième volume se termine sur de nouvelles bases, en espérant que l’auteur maîtrise aussi bien cette deuxième partie du scénario. Une excellente série de science-fiction, tout au plus pourra-t-on regretter quelques étrangetés, comme le A.I. (pour intelligence artificielle), alors qu'un IA aurait semblé plus approprié. Les amateurs de Blame ! peuvent sans problème se jeter sur cette série, dotée d’un scénario solide et superbement dessinée, qui pourra satisfaire également les lecteurs désireux de découvrir l’univers de Tsutomu Nihei.