L'OuvreTemps
Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, les créateurs de Galaxity et des agents spatio-temporels Valérian et Laureline, ne sont plus à présenter. Après plus de trente ans et vingt et un volumes, la saga trouve une conclusion définitive avec L'OuvreTemps.
Sauver l'univers
Dans les précédents épisodes, les deux héros ont dû faire face à une menace terrible : les Wolochs, ces pierres énormes surgies du Grand Rien. Elles détruisent tout, ne laissant aucune vie derrière elles. Aucun endroit de l'univers n'est à l'abri. C'est la fin...
Tous les "méchants" qui ont croisé la route des agents de Galaxity se sont alliés aux pierres et les aident à apporter mort et destruction, en empêchant Valérian et Laureline de trouver l'objet qui, seul, pourrait arrêter la menace : l'OuvreTemps.
Face au quatuor Mortis et aux autres, tout ce que compte l'univers de races et d'aventuriers au grand cœur, les amis que les voyageurs spatio-temporels se sont faits au fil de leur vie décousue, vont se mettre en route pour apporter leurs forces à l'acte final, celui qui doit voir disparaître les Wolochs.
Chacun se donne totalement à cette tâche, quel qu'en soit le prix à la fin.
C'est fini...
Il est difficile de parler de cet album et d'en analyser le contenu. Grosso modo, il ne s'agit que d'un tour de passe-passe, un moyen pour faire revivre une ultime fois tous les protagonistes des précédents épisodes, depuis Sunrae (La Cité des Eaux Mouvantes) jusqu'aux maîtres de Rubanis et les faux dieux d'Hypsis. Chacun a sa page de gloire, bref rappel, avant de s'effacer pour de bon de l'histoire de la bande dessinée.
Ce ne sont pas les twists finaux, finalement pas si surprenants, qui pourraient permettre de transformer ces pages en ouvrage mémorable. Ni l'intrigue, tellement complexifiée par le nombre d'intervenants qu'elle est embrouillée et ennuyeuse.
Donc, Pierre Christin en finit avec cette saga et il semble qu'effectivement il n'ait plus grand-chose à raconter sur la vie de ses héros. Mézières, lui, en profite pour utiliser son crayon aussi bien qu'au premier jour, en y ajoutant quelques pages plus avant-gardistes.
Mais il reste le rêve d'une utopie !
Toutefois, il y a plus, dans cette histoire – aussi lente et poussive soit-elle. Finalement, elle cristallise peut-être en la résumant l'idée qui a toujours porté les deux héros, une sorte d'anarchie jubilatoire et accueillante. Au long de leurs aventures, ils n'ont fait que lutter contre l'Ordre et la Loi, faire surgir l'esprit de groupe et la fierté de se tenir seul debout.
Et c'est, à l'échelle de l'univers, ce que nous proposent les auteurs dans ce dernier chapitre. Au-delà de la simple aventure, il faut chercher le message qui justifie totalement cette réalisation.