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jPod

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Date de parution : 14/01/10  -  Livre
ISBN : 9782846262217
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Magda   - le 31/10/2017

jPod

En un roman, Génération X, Douglas Coupland a été propulsé au cours des années 90 comme le porte-parole de la génération post-baby boom, plutôt à son corps défendant par ailleurs. Depuis, il a sorti en moyenne un roman tous les deux ans (pour arriver à un peu plus d'une douzaine aujourd'hui, selon que l'on inclut ou pas God hates Japan, qui n'a été publié qu'au Japon et ne contient que très peu d'anglais). Cinq romans de Coupland avaient déjà été publiés en francais, pour la plupart déjà par Au diable vauvert (Toutes les familles sont psychotiques, Girlfriend dans le coma, Hey, Nostradamus ! , et Eleanor Rigby), qui en sort donc un sixième, jPod, dont la version originale date de 2006.

JPod a été adapté en série télévisée par la chaine canadienne CBC, et a été diffusé durant trois mois au début de l'année 2008. Le site de la série est, à l'image du livre, une expérience en lui-même, et l'interruption de la série à treize épisodes a laissé la fin en suspens. Douglas Coupland travaille actuellement sur un projet basé sur son roman All families are psychotic (2001).

2005, Vancouver

Ethan Jarlewski et ses cinq collègues programmeurs ont été coincés dans la petite sous unité (surnommée jPod) d'une grande boite canadienne de production de jeux vidéos. Le groupe n'a pas été réuni pour des compétences communes, ou quelque raison fonctionnelle que ce soit, mais simplement parce que leur nom de famille à tous commence par un J, et toutes leurs tentatives pour s'en extraire ont été vaines. Mais ce n'est que le moindre des ennuis d'Ethan : sa mère cultive et vend du cannabis, son père est un figurant qui n'a encore jamais eu de rôle avec réplique, et son agent immobilier de frère s'est fait une relation un chouilla encombrante en la personne de l'homme d'affaire Kam Fong, trafiquant d'esclaves et de dieu seul sait quoi d'autre d'encore pire. Si l'on ajoute à cela des chefs qui remodèlent à tout va les objectifs du jeu presque terminé sur lequel travaillent les jPoders, Ethan ne risque pas d'avoir le temps de se poser dans les semaines qui suivent...

Vie en ordre dispersé

La vie entière des héros est monstrueusement superficielle, ce qui a été reproché au roman; mais même si cela est bien sûr dû également au style de Douglas Coupland, ce "défaut" reflète à merveille la perception de l'auteur de la nouvelle génération de nerds, touche-à-touts survolant tous les sujets sans s'attarder sur aucun, tiraillés au travail entre les réorganisations remarquablement aléatoires et contreproductives, leur capacité exceptionnelle à la  procrastination (qui est à peu près le seul domaine où ils peuvent se concentrer), et leur vie personnelle tout aussi syncopée. Mais jPod en a autant au service de la génération précédente et les représentants du monde hors de l'entreprise de jeux se partagent entre les salauds exploiteurs (Kam Fong et Douglas Coupland lui même) et les exploités.

Il y a un certain nombre de parallèles entre jPod et Microserfs (1995) du même auteur, au niveau du récit lui-même comme de sa mise en page, avec l'insertion fragments de textes hétéroclites qui reflètent, dans jPod, la distraction du conteur et de ses amis/collègues, mais qui peuvent, chez certains lecteurs, causer une certaine sensation d'agacement. Personnellement, cela ne m'a pas posé de problème; par contre, le site du roman et celui de la série réunissent avec brio à peu près tous les trucs les plus horripilants du web.
Malgré l'apparence de décousu, le récit se suit aussi bien qu'une série télé (les similitudes thématiques et de traitement avec Arrested Development et Weeds n'y sont probablement pas pour rien). C'est léger, agréable, et ça ne reste pas sur l'estomac...

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