Les Vestiges de L'Aube

Les éditions Rivière Blanche éditent des romans de science-fiction principalement écrits par des auteurs français. Le premier roman de David S. Khara, Les Vestiges de L’Aube est le dix-neuvième volume de la collection noire de cette maison d’édition. Ce nouvel auteur a tout d’abord côtoyé les domaines du journalisme et de la publicité avant de se vouer à sa passion de l’écriture. Il entre aujourd’hui,sur la scène du thriller fantastique français avec panache et beaucoup de projets en préparation.

La rencontre de deux personnages originaux

Barry Donovan est flic à New-York, il a survécu tant bien que mal à la chute des deux tours. Comme beaucoup d’américains, cet évènement a définitivement bouleversé sa vie. Il se dévoue totalement à son travail, seule escapade à son triste quotidien la fenêtre de chat qu’il ouvre régulièrement sur le net. Au hasard, des tordus et autres pervers du net, Barry fait la rencontre d’un homme étrange avec qui il aime échanger et à qui il va faire quelques confidences sur l’enquête qu’il mène sur une série de meurtres.

Werner Von Lowinsky est le fils d’un industriel de Virginie. Il a vu s’écouler plus de deux cent années et vit reclus avec la toile et le cinéma comme seule fenêtre sur le monde. Werner est un vampire, il possède des pouvoirs propres à cette race : une force colossale, la télépathie, la capacité de se déplacer sous différentes formes, mais il est aussi obligé de boire du sang humain et d’éviter les rayons du soleil. Werner se ressent beaucoup de la solitude, il finit par croiser un homme sur le net qui semble moins futile que les autres internautes. Werner s’intéresse à lui et commence à se lier à lui. Cet homme lui fera peut être retrouver une part de son humanité ?

Un bon début avec deux personnages attachants

L'auteur a choisi d'expatrier son intrigue aux U.S.A. La description des lieux et des époques abordées dans le roman sont très documentées et donne une dimension très réaliste à l'intrigue.

Les deux personnages principaux ont vécus des traumatismes similaires. C’est peut-être cela qui pousse Werner à se rapprocher d’un être humain pour retrouver un peu de piment et de goût à la vie. Werner est complexe mais la façon dont l’auteur le dévoile pousse le lecteur à l’aimer et à le soutenir. C’est un personnage effrayant par sa logique et ses vestiges d'humanité, au point même de paraître  plus humain que son nouvel ami Barry.

Le lecteur a déjà eu l’occasion de rencontrer des multitudes de vampires, ce roman a su s’affranchir des clichés courants. Petite originalité, il n’a pas besoin de s’abreuver aussi souvent que ceux décrits par d’autres auteurs. C’est sans doute pour cela qu’il est passé inaperçu pendant plus de deux cent ans. Cet aspect rend l’existence de Werner plus plausible pour le lecteur.

Il ne faut pas oublier que Les Vestiges de L'Aube est avant tout un thriller de 216 pages. Ce qui pourrait être très court. Mais l'auteur a su en faire une œuvre palpitante et parfaitement construite. À tel point qu'il vous sera difficile de le refermer sans l'avoir terminé.

Le récit met en parallèle deux modes de narration. Un premier avec un narrateur omniprésent qui suit tantôt Werner, tantôt Barry et un second où le narrateur n’est autre que Barry. Ce procédé fait découvrir le personnage de Werner et intensifie son processus d’humanisation. C’est un personnage logique et curieux, très attachant, exactement comme il sied à un héros de saga. En effet, David S. Khara a déjà semé plusieurs pistes d’intrigues pour la suite. Il est certain que nous retrouverons sous peu la suite des aventures de ce vampire et qu’elles promettent d’être passionnantes.