L'Île du sommeil
Tous deux nés en 1970, Olivier Jouvray et David Ratte commencent leurs carrières dans le milieu de la bande dessinée dans les années 2000. Le premier avec la série
Lincoln ; le second en se faisant remarquer pendant le premier concours « jeunes auteurs » organisé par Delcourt (il termine à la deuxième place).
C'est en 2008 que Soleil les réunit afin de réaliser l'adaptation des romans de Robert Silverberg se déroulant sur Majipoor. Après
Le Château de Lord Valentin, sorti en avril 2009, le second opus,
L'Île du sommeil, paraît à son tour.
Valentin en pèlerinage sur l'île du sommeil Valentin a découvert qu'il était le véritable Coronal. Pour savoir comment reprendre sa place à l'usurpateur qui règne maintenant sur Majipoor, il se rend, avec la troupe de Zalzan, sur l'île du sommeil. Sa mère, qui y réside, saura le guider. Mais rejoindre ce haut lieu de pèlerinage n'est pas aisé...
Un épisode peu excitant Avec
L'Île du sommeil, Olivier Jouvray et David Ratte poursuivent l'adaptation en bande dessinée d'une des œuvres majeures d'un très grand écrivain de science-fiction. Une entreprise ardue, voire même risquée, qui avait été plutôt bien entamée avec le premier tome de la saga,
Le Château de Lord Valentin. On y faisait la connaissance de Valentin, Coronal dont la place a été usurpée, ainsi que de ses compagnons saltimbanques rencontrés au hasard des chemins. En route pour l'île du sommeil, ils ont déjà affronté les changeformes. Mais le voyage continue, le personnage principal devant absolument rencontrer sa mère pour en apprendre plus sur l'amnésie dont il est victime.
Malheureusement, l'île du sommeil, lieu de pèlerinage et de recueillement, n'est pas un endroit susceptible de servir de théâtre à des aventures palpitantes. Si le voyage jusque là est l'occasion d'une confrontation avec des dragons de mer, on sent que cette péripétie est surtout un artifice scénaristique destiné à insuffler de l'action dans une bande dessinée où il ne se passe pas grand-chose, où l'histoire avance peu. Une BD relativement ennuyeuse, donc.
L'Île du sommeil est un épisode intermédiaire qui fait durer le (dé)plaisir du lecteur. Cela dit, il a au moins le mérite de disposer de dessins de bonne qualité, signés David Ratte et mis en couleur par Myriam Lavialle, qui décrivent dans un style classique mais avec beauté l'univers exotique inventé par Robert Silverberg.
Peinant à donner envie de découvrir le tome 3 de
Majipoor,
L'Île du sommeil est un album qui satisfera seulement ceux qui n'ont pas le courage de lire ou de relire les romans de Robert Silverberg.