Le Diable du Crystal Palace est son quatrième roman publié chez 10/18, à nouveau dans la collection « Grands Détectives ». On y retrouve les deux personnages d’Andrew Singleton et James Trelawney (Le Fantôme de Baker Street et Les Portes du sommeil).
Un chat à dents de sabre en plein cœur de Londres
24 novembre 1936 : à peine revenus en Angleterre après leur dernière enquête, les deux jeunes détectives Andrew Singleton et James Trelawney s’apprêtent à profiter de quelques jours de congés bien mérités. Mais c’est alors qu’Alice Grey, une charmante demoiselle éplorée, vient quérir leur aide : son fiancé, Frédéric Beckford, a disparu alors qu’il était à la recherche d’un mystérieux « Machairodus », autrement dit un chat à dents de sabre.
L’origine des espèces
Toute l’intrigue du Diable du Crystal Palace tourne autour d’une des principales interrogations de la science moderne : l’évolution des espèces, et la quête de nos origines, à travers le peu d’indices que nous possédons. Andrew Singleton et James Trelawney vont être confrontés à une découverte pour le moins étonnante, qui met en scène certaines créatures dignes de L'Île du docteur Moreau. Fabrice Bourland rend également hommage à Jules Verne et surtout à Arthur Conan Doyle, principalement au Monde perdu, cité par le narrateur à de nombreuses reprises. Au détour des pages, on (re)découvre certaines références, scientifiques ou historiques, tel le canular de « l’homme de Piltdown » - découvert en 1908 et présenté alors comme le fameux chaînon manquant par la communauté scientifique.
Ambiance typiquement anglaise
Bien que Fabrice Bourland soit un auteur français, il a choisi de mettre en scène les aventures de ses personnages en Angleterre, patrie du roman policier, et mère de Sherlock Holmes – comme il l’avait déjà fait dans les tomes précédents. Là encore, il rend hommage à Arthur Conan Doyle et son personnage mythique.
Les deux dandies imaginés par Fabrice Bourland présentent deux caractères opposés et complémentaires : James Trelawney croque la vie à pleines dents, volage et insouciant, mais fait preuve d’un sang-froid à toute épreuve et d’un flegme tout britannique aux moments critiques, alors que le narrateur, Andrew Singleton, personnage plus mélancolique et intellectuel, contrebalance l’apparente frivolité de son compagnon. Les touches d’humour anglo-saxonnes et l’atmosphère londonienne sont au rendez-vous, et le style de l’époque se trouve respecté : « Le vieux savant, qui n’avait pas pris la peine d’échanger sa chemise de nuit et son bonnet à pompon contre des habits plus adéquats, virevoltait comme une bayadère, pantoufles aux pieds et bésicles sur le nez, autour de la table de dissection où la créature était étendue. »
Où le mystère de Nessie est résolu
Fabrice Bourland a cherché à représenter un univers essentiellement britannique, et c’est chose faite. Si l’on ignorait la nationalité de l’auteur du Diable du Crystal Palace, on penserait sans hésiter qu’il s’agit d’un de nos voisins d’outre-Manche. Si le suspense n’est pas haletant, les lecteurs apprécieront l’ambiance feutrée, faite de moleskine, de brume, de tweed et de boiseries, d’où peut surgir à tout instant une créature antédiluvienne, à l’image du monstre du Loch Ness.