Le Chant des Brumes
Un quatuor d’exception est à l'origine du Chant des brumes, roman illustré sorti dans la collection Soleil Celtique et qui s'avère plein de sensibilité et de féérie. Ozégan et Christelle Grandjean ont collaboré sur le scénario tandis que Laurent Miny et Yohann Lossel se sont associés pour signer l'aspect graphique. Cette équipe, au goût prononcé pour le féérique et la rêverie, entraîne le lecteur dans une balade romantique au cœur d’une forêt peuplée d’êtres étranges et fabuleux.
Retour aux sources
Nous avons tous trouvés une forêt étrange ou mystérieuse. Elles semblent remplies d’une part de magie qui se dissimule dans l’ombre d’un chêne centenaire ou sous une feuille de murier. Djani a baigné dans cette ambiance lors des promenades qu’il faisait enfant avec sa mère. Il est désormais botaniste et est resté amoureux de la nature. Les années passant, Djani avait oublié ce qui faisait la particularité des lieux de son enfance. Là, de l’autre coté de la brume, il côtoyait les peuples des légendes : nymphes, dryades, sorcières…
De retour dans la région pour l’enterrement de son père, il va retrouver le lien avec ces créatures. Malheureusement, il découvrira que ses anciens amis sont en péril : le cycle des saisons est chamboulé, ce qui pourrait causer leur mort. Djani va faire de son mieux pour restaurer l’équilibre de ce fragile microcosme.
Un univers merveilleux
Le récit est présenté sous la forme de confidences prises au cours du voyage de Djani, qui est le personnage central. Véritable conte, Le Chant des Brumes est encré dans les légendes et mythes celtiques tournant autour de la nature. Les auteurs ont doté les personnages de personnalités attachantes et originales qui séduiront les lecteurs. J’ai particulièrement apprécié les tisanières, ces petites sorcières qui veillent sur le bon déroulement des choses et qui passent le reste de leur temps à se chamailler. C’est une bonne pointe d’humour dans cette ode à la nature.
Le Chant des Brumes est une œuvre onirique qui présente deux niveaux de lecture. À première vue, il y a l’histoire de Djani et ses relations avec les habitants de la forêt. En second plan, c’est une réflexion sur l’impact négatif de l’homme sur la nature. Les auteurs ont évité le piège de la leçon écolo, ce qui évite de gâcher le plaisir du lecteur et le laisse se perdre entre les « feuilles » de cette aventure.
Ce volume est un très beau livre grâce aux finitions particulières telles que la couverture travaillée et la qualité supérieure de la maquette, mais aussi et surtout grâce aux illustrations riches et pleines de délicatesse. Toutes les pages ont été travaillées avec minutie et présentent des arrière-plans en accord avec le récit. Tout ce travail permet au lecteur de se projeter aisément dans l’ambiance singulière et cosy du récit.
Cette œuvre est un véritable rêve éveillé. C’est sans conteste un moment de détente agréable et aussi un très beau cadeau à offrir aux petits ou aux grands.