Licia Troisi est italienne. Écrivaine dans l'âme (elle a écrit sa première nouvelle à huit ans), elle est aussi une scientifique reconnue (docteur en astronomie, diplômée en astrophysique). Elle a conçu et décrit un univers complexe et prenant au travers de plusieurs cycles (Chroniques du monde émergé, Guerres du monde émergé et Légendes du monde émergé) et des romans.
Est-ce la destinée ?
Doubhée est jeune. Elle n'a que dix-sept ans, mais elle est déjà experte dans son domaine : c'est la meilleure voleuse qui puisse se trouver. Elle n'a pas son pareil pour dérober, sans violence, les trésors les mieux gardés. Jusqu'au jour où...
Tombée dans un traquenard, elle se retrouve victime d'une terrible malédiction, d'un pouvoir qui la ronge et l'oblige à accepter un passé qu'elle pensait avoir oublié. Enfant rejetée par son village pour avoir tué un de ses camarades, adoptée par un terrifiant assassin, elle connaît les pires techniques de meurtres qui soient. Mais elle a fait le vœu de ne plus jamais les utiliser.
La malédiction, au contraire de son cœur, la pousse à tuer, à faire couler le sang et à y prendre du plaisir. Il existe un antidote, une potion qui repousse la maladie. Mais seule la Guilde des Assassins, celle qui a repoussé son mentor et l'a fait tuer, peut l'aider. Pour cela, elle doit accepter de se soumettre, de rejoindre ceux qu'elle hait de toute son âme. Ceux qui attirent des hommes et des femmes sans défense pour les réduire en esclavage, pour les sacrifier à leur Dieu ignoble...
Plein de fougue, de sang et de cœur
Licia Troisi est jeune. Cela se ressent dans son écriture. Il y a une passion, une soif de vivre et mordre dans les plaisirs qui s'exprime tout au long de l'ouvrage. Une certaine forme de candeur et d'innocence qui ressort malgré le sujet grave abordé par le texte. Une forme d'écriture moderne, souple et attachante.
Pourtant, se limiter à ne voir qu'une belle histoire, une aventure de fantasy sans message, serait fort réducteur. Il y a une empathie avec la souffrance, un appel à l'aide derrière les lignes, une exposition des enfances brisées par les adultes, des destins voués à la souffrance et à la peur à cause des guerres, des rancœurs et de l'avidité des grands de ce monde.
On peut juste prendre plaisir à voir Doubhée lutter contre le destin qui s'acharne. On peut aussi regarder ces gens qui s'offrent en esclavage, qui sont prêts à la mort pour sauver un être aimé. Et compatir.
Un texte sympathique et attachant.