Jeunesse
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La Belle qui porte malheur

Béatrice Bottet ( Auteur), Rolland Barthélémy (Illustrateur interne), Miguel Coimbra (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 28/10/10  -  Jeunesse
ISBN : 9782354501327
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emilie   - le 31/10/2017

La Belle qui porte malheur

Autrefois professeur de lettres et d’histoire, Béatrice Bottet est désormais écrivain à plein temps. Passionnée d’univers fantastiques, d’ésotérisme et d’histoire, elle est l’auteur de romans destinés à la jeunesse et d’ouvrages documentaires sur nos mythes et légendes traditionnels. On lui doit notamment la série Le Grimoire au Rubis.

Une jolie danseuse et un beau marin, malédiction et romance dans un cabaret parisien

Dans le Paris de 1852, Rose-Aimée, jeune orpheline de bonne naissance, gagne sa vie en chantant et dansant dans un cabaret au nom trompeur des Trois Anges. S’étant enfuie de chez elle après avoir laissé pour mort son tuteur qui venait de l’agresser, la jeune fille se fait la plus discrète possible afin d’éviter la police. Refusant de se prostituer, contrairement aux autres danseuses, elle s’attire l’inimitié de la patronne des Trois Anges qui n’a de cesse de l’y forcer.

Mais Rose-Aimée est protégée par une malédiction : tous les hommes qui s’en prennent à elle connaissent une triste fin. Pour tous, elle est la Belle qui porte malheur. Mais alors que la patronne ourdit une terrible machination contre elle, sa malédiction saura-t-elle encore la protéger ?

Pendant ce temps, parmi les clients des Trois Anges, Martial, un jeune marin, observe chaque soir la jeune fille. Il croit reconnaître en elle une danseuse qu’il recherche, la nièce d’un homme qui lui sauva la vie un an plus tôt à San Francisco, de l’autre côté de l’Atlantique. Par reconnaissance, le jeune homme entreprit de retrouver la jeune femme, détentrice d’un manuscrit que son oncle tient absolument à récupérer.

Entre la Belle qui porte malheur et le marin au long cours va alors se jouer un amour bien compliqué et fort riche en rebondissements…

Amour et pas de deux

La Belle qui porte malheur est avant tout une jolie romance entre une jeune orpheline en fuite et un beau marin. Rose-Aimée pousse la chansonnette et danse la polka, tandis que Martial joue de l’accordéon. Mais c’est à un véritable pas de tango que se livrent les deux tourtereaux. Attraction et méfiance, passion et crainte, tels sont les sentiments qui agitent le cœur farouche de Rose-Aimée. La malédiction qui la protège de ceux qui lui veulent du mal se révèlera-t-elle un obstacle à son amour naissant pour Martial ? Et le jeune homme lui avouera-t-il la véritable raison de sa présence aux Trois Anges ?

C’est ainsi que débute entre eux une belle histoire d’amour loin de toute mièvrerie mais néanmoins d’un grand romantisme, qui réjouira les adolescents avides de romances passionnées…

Enquête et quiproquos

Entre doute et incompréhension, Rose-Aimée et Martial hésitent à se faire confiance. Peuvent-ils donner libre cours à leurs sentiments, au risque de se perdre eux-mêmes… ? Sans compter les obstacles que d’autres viennent placer sur leur chemin et la tâche délicate que doit remplir Martial…Car le jeune homme n’est pas aux Trois Anges par hasard, mais pour mener à bien la mission que lui a confiée son bienfaiteur.

Un malentendu vient alors encore compliquer leurs relations. Persuadé que Rose-Aimée est la danseuse qu’il recherche, Martial comprend tout de travers, ajoutant ainsi à la confusion de la jeune fille.  Ce chassé-croisé entraînant entre ce que chacun sait et croit comprendre donne au récit un ton agréablement enlevé, à l’image des pas de polka de Rose-Aimée.

Après bien des péripéties, le résultat final de l’investigation maladroite de Martial ne crée peut-être pas la surprise, Béatrice Bottet égrenant bien des indices au fil de l’histoire, mais il témoigne d’une jolie maitrise du récit. L’identité de la fameuse nièce occasionne en effet nombre de rebondissements et de révélations surprenantes…

Une reconstitution du Paris de 1852, une dure époque pour les femmes

Mais le sel de ce roman, c’est le cadre fort pittoresque dans lequel il se déroule. Car Béatrice Bottet, ancien professeur d’histoire, nous livre nombre de petits détails sur la vie des gens de l’époque et le quartier de la Villette, dans lequel elle inscrit son récit. Dans La Belle qui porte malheur, elle fait une description haute en couleur, et parfois crue, du Paris populaire de 1852 et du monde des cabarets. Elle n’hésite d’ailleurs pas à rajouter en fin de volume quelques pages supplémentaires d’explications pour les plus curieux de ses lecteurs. Et la langue fleurie et truculente dans laquelle est écrit La Belle qui porte malheur participe à l’impression générale et le replace dans la veine des romans populaires de l’époque.

Cette reconstitution du Paris de 1852 transparaît également dans la cruauté des rapports humains. Car le sort des danseuses des Trois Anges, forcées de se prostituer et de monter avec les clients en deuxième partie de soirée, témoigne de la dure condition des femmes de cette époque. Rose-Aimée elle-même, bien qu’étant en principe protégée, d’abord par son statut de jeune fille de bonne famille puis par sa malédiction, n’échappe que de peu à plusieurs agressions…

Ainsi, bien que La Belle qui porte malheur soit un roman destiné aux adolescents, il ne manque pas d’une certaine violence. Celle-ci n’est toutefois jamais gratuite car elle permet d’accentuer la vilenie des personnages négatifs face à la bravoure de Martial et au courage de Rose-Aimée…
 

La Belle qui porte malheur est donc un joli roman d’amour, attrayant et riche en péripéties, qui mérite que l’on se laisse entraîner dans ses pages…
 

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