Au large des vivants

Brice Tarvel est un écrivain français, auteur de scénarios pour des bandes dessinées tels que Sylve, Les Traîne-ténèbres, ou Mortepierre. Il a reçu le prix Alph-Art Jeunesse en 1997 à Angoulême pour L’Etang qui rétrécissait. Sous le pseudonyme François Sarkel, il a aussi publié des livres pour enfants. Avec un bon nombre de romans et de participations à des anthologies, Brice Tarvel est donc un auteur touche-à-tout. Le premier tome de Ceux des eaux mortes, intitulé L’or et la toise, fut largement apprécié par la critique et les lecteurs.

Nouvelle quête dans une nouvelle contrée

Nos deux héros, les deux traine-vases Jodok et Clincorgne, recherchent désormais le magicin Vorpil afin de lever la malédiction de grandissement et de rapetissement qui affecte le royaume de Fagne. Jodok compte aussi lui demander de guérir sa bien aimée, transformée en eau claire par la maladie des marais. Ils quittent donc leur pays natal de vase et de marais pour l’Obscurcie, contrée forestière peuplée d’aristocrates et de paysans mais aussi de vampires, de sans-yeux et autre faune étrangère aux deux compagnons. Leur parcours sera semé d’embûches, d’autant plus que la magicienne Renelle, laissée à l’état de statue d’or dans le précédent tome, a réussi à échapper à son maléfice.

Un deuxième tome plus dynamique

Brice Tarvel, l’auteur de Au large des Vivants, deuxième tome de Ceux des eaux mortes, nous offre de nouveau son écriture rabelaisienne riche et innovante. L’univers du récit change totalement. Le registre des forêts supplante celui des marais. Nous rencontrons de nouveaux phénomènes animaux ou magiques tels que les sans-yeux, les vampires à la dentition de fer ou encore la Mâchoire, gigantesques dents qui dévorent des pans entiers du pays d’Obscurcie.

Toutefois, si le premier tome regorgeait de descriptions fouillées, l’auteur a significativement réduit les parties contemplatives de la diversité de son décor. En les entrecoupant de scènes d’action musclées et divertissantes, le récit est beaucoup plus dynamique et stimulant tout en ne perdant pas la qualité narrative du précédent livre.

En ce qui concerne les personnages, nous retrouvons les héros du premier épisode, Jodok et Clincorgne mais aussi la Renelle. Leur personnalité s’affine, ils évoluent indépendamment les uns des autres, forts de nombreuses rencontres souvent batailleuses et parfois romanesques. Par exemple, Renelle  vit même pendant un temps un amour avec un noble transi de sa corpulence et de son appétit au lit. Brice Tarvel introduit aussi de  nouveaux personnages secondaires atypiques tels qu’un cartographe qui n’est jamais sorti de son château, une sans-yeux transformée en ânesse ou une nonne frusque mais habile au combat.

Brice Tarvel a ainsi conservé les qualités de son premier tome et a aussi amélioré les petits défauts pour nous proposer un livre à ne pas rater !