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Sonny Liston était mon ami

Jacqueline Huet (Traducteur), Jean-Pierre Carasso (Traducteur), Thom Jones ( Auteur), Marco Prozzo (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/10/11  -  Livre
ISBN : 9782226238313
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Guillaume   - le 31/10/2017

Sonny Liston était mon ami

Thom Jones est un novelliste américain né en 1945. Il a grandi dans l'Illinois et a fait ses études à Hawaï, Washington et dans l'université d'Iowa. Il a fait l'armée mais a échappé à la guerre du Vietnam. Il a été boxeur, gardien et a travaillé dans la publicité mais depuis sa première nouvelle, publiée en 1973, il a toujours continué à lire et écrire énormément. Déjà auteur de deux recueils intitulés Le Boxeur au Repos et Coup de Froid, Jones nous livre ici son troisième opus. 
 
Le rêve américain ?
 
Les héros des nouvelles de Jones en prennent plein la gueule, tout le temps. Ils sont soldats au Vietnam, adolescents tourmentés, surveillants de lycée ou jeunes en perdition. Certaines nouvelles suivent les turpitudes de jeunes soldats avant et pendant la guerre du Vietnam, d'autres livrent des instants de vie, fondamentaux ou anodins, de gens confrontés à un quotidien angoissant ou absurde.
 
L'Amérique des perdants
 
A travers les histoires de ces personnages, c'est l'Amérique des années 70 qui se dévoile. Pas celle des films et des publicités mais celle de ceux qui galèrent, qui, à leur niveau, participent au rêve américain ou au contraire le voient passer de loin sans pouvoir l'approcher. 
 
Jones ne fait pas une analyse de la société américaine mais il donne à voir, à ressentir. Son style percutant et nerveux happe le lecteur et ne le lâche plus. Impossible de prendre de la distance par rapport à ces personnages dont on partage les angoisses et les chutes. Impossible de relever la tête, on continue à lire, incrédule ou fasciné et horrifié.
 
Du coup chaque parcelle d'espoir, d'humanité ou de bonheur devient une goulée d'oxygène salvatrice qui permet d'aller un peu plus loin. Tout n'est pas noir dans l'univers de Jones ; c'est juste... comme ça. Parfois les personnages s'en sortent, parfois, ils sombrent.
 
Ce n'est qu'après avoir fini le livre, quand on a pu prendre un peu de distance par rapport au flot de ces histoires, qu'on peut commencer à réfléchir sur la société que décrit Jones et saisir la fine critique qui se dégage de ces lignes. Pas de jugement de valeur, ni de moralisme, cependant. Nous sommes seuls pour choisir ce que nous souhaitons faire des émotions suscitées lors de notre lecture.

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