Sentinelle

 

Denis Bretin et Laurent Bonzon sont des acolytes de longue date qui écrivent à quatre mains des romans de science-fiction et des polars salués par la critique et les lecteurs depuis près de 15 ans. Le tandem bourguignon est à l'origine de La servante du Seigneur (1998), Le Nécrographe (2001), Malo Mory (2004). Ils ont publié en 2005 un épisode du Club Van Helsing déjà remarqué par ActuSF et ont entamé en 2006 une trilogie, Complex, avec un écolo-thriller Eden. Sentinel est le deuxième tome de cette trilogie.

 

 

Ce deuxième tome s'ouvre sur la découverte par deux agents du gouvernement américain d'un étrange événement : une femme nommée Angela Wayne a appelé le Pasteur du World Trade Center le 10 septembre et lui a communiqué au cours d'une longue litanie la liste de 2 973 personnes qui allaient trouver la mort le lendemain dans les attentats du 11 septembre. C'est suffisant pour que Geoffrey Pills se lance à la poursuite de cette femme dont le passé se révèle douloureux et... compliqué. Plus surprenant encore, un requin de la haute-finance déploie des ressources stupéfiantes pour mettre la main sur Angela.

Angela qui fait des prédictions, Angela qui parle le grec ancien...

 

 

Sentinelle est la suite d'Eden. Même si la lecture du premier n'est pas indispensable pour comprendre et apprécier le second, il lui donne tout de même plus de force et de profondeur. La problématique de départ est différente mais la structure du récit respecte les codes du genre. On retrouve un incident de départ prenant, qui amène le personnage central du tome, puis l'antagoniste principale se dévoile avant que les personnages plus connus n'apparaissent.

 

Et l'on retrouve avec un plaisir Renzo Sensini qui continue à courir sur les traces du complex en compagnie d'Iva Neves. Mais aussi de Chitchine qui gagne en profondeur au cours de ce tome. A mesure que l'enquête progresse, de multiples personnages gravitant autour de ce complex énigmatique croisent la route de l'inspecteur d'Interpol qui semble se débattre contre les cordes qui le manipulent comme une marionnette. On en oublierait presque le destin de cette pauvre Angela mais Bretin et Bonzon connaissent leur affaire. 

 

Une fois commencé, le roman se dévore d'une traite. On y retrouve le style fluide et acéré du duo mais on gagne encore en rythme jusqu'aux dernières pages du livre. C'est agréable et prenant et si vous avez lu les deux tomes vous n'aurez plus que ces questions en tête : What ? Who ? Why ?