Une révolte ? Non une révolution !
L'hiver nucléaire et son apocalypse qui avait plongé la Terre dans un chaos indescriptible est passé. Voici maintenant un siècle que Jack Spark est devenu président mentor de la confédération de Concordia. Cette cité mégalopole est le symbole d'un monde nouveau. En effet les Fés et les humains y vivent dans un accord parfait, réconciliés et ayant oubliés leurs luttes millénaires.
Mais tout ce beau tableau s' effrite, le fragile équilibre initié par Jack Spark est remis en cause par les inégalités.
Seul les Fés, véritables nantis de Concordia tiennent le pouvoir. Devenues de véritable hommes d'affaires ces immortels règnent du haut de leurs hautes tours d'immeubles loin de leurs esclaves.
Les humains sont exploités et surendettés par le jeu de prêts, d'impôts remboursables par le biais du Flux. Les humains sont à bout de force et arrivent à peine à survivre. Mais comme toute civilisation décadente ou des privilégiés exploitent les plus démunis la révolution n'est pas loin.
Dans l'ombre gronde la révolte et porte le nom Les Insurgés. Trop de cris et de morts sans justice, le terreau de la fortune des Fés n'est que désolation et crime contre l'humanité.
Serai-ce la fin du monde utopique créé par Jack Spark ?...
La force du désespoir contre l'infamie des privilèges
Pour ce dernier opus de la série Le Cas Jack Spark, l'auteur a pris le parti de faire commencer son roman100 ans après les derniers événements de son troisième tome.
Cela peut déstabiliser certains lecteurs de ne pas retrouver tous ses héros préférés mais ils vont en découvrir d'autres tout aussi intéressants.
Victor Dixen précise d'ailleurs dans son avant propos que ce livre peut être lu indépendamment des autres de la série. Qui plus est la présence de plusieurs annexes est une aubaine pour tous les lecteurs qui pourront s'y référer pour rafraîchir leur mémoire défaillante.
Deux personnages voient le jour dans ce tome, Caleb Robespierre et son fils Tiago. Nous allons suivre au gré des chapitres leurs combats et destins qui vont se croiser et pas que pour des raisons filiales...
L'un est policier, le père, l'autre adolescent désabusé qui va rejoindre la cause des Insurgés. J'aime beaucoup le personnage de Caleb, il est complexe et très bien construit. Son cheminement de pensé qui va petit à petit changer dans sa découverte de l'histoire de son ancêtre, la manière appréhender son présent en font un personnage attachant.
L'intrigue de départ basé sur une enquête de police sur des meurtres de Fés par le sel est parfaitement bien rendue ainsi que la dérive de Tiago vers les révoltés et surtout son idylle avec la jeune insurgée. En fait on retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès des premiers tomes de la série avec peut être un petit bémol ; Jack Spark pourtant présent dans toute l'histoire va malgré tout vous beaucoup manquer... mais chut je n'en dirai pas plus.
Une fois de plus, l'écrivain choisi de trouver dans l'actualité des sources d'inspirations fortes pour son histoire. Ainsi une crise financière et les descentes aux enfers dûs au surendettement, les spéculations et magouilles des Fés vont trouver écho dans nos esprits et la réalité contemporaine.
Victor Dixen nous propose une intrigue fantastique teintée de crise sociale.
Printemps Humain qui n'est pas sans rappeler même dans son titre les deux dernières années de révoltes et luttes dans les pays du Maghreb contre les dictateurs.
Voici une fin attendue qui se termine en beauté tant l'intrigue est prenante et pleine de rebondissements. La révolution est en marche, alors ne manquez pas le train en route !
Je conseil ce tome à tous les amateurs de fantastique qui devraient y trouver leur bonheur sur les traces de Jack Spark.