Déserteur

Robert Kirkman est l'un des auteurs de Walking Dead, une série qui rencontre un grand succès, au point d'avoir en été partie adaptée au cinéma. Mais avant cela, il avait travaillé sur plusieurs autres séries, dont Brit, scénarisée avec Bruce Brown. Cliff Rathburn a contribué en tant que coloriste sur Walking Dead et chez Marvel. C'est lui qui assure le dessin de Brit.
 
Invulnérable ou presque
 
Brit est un superhéros invulnérable. Ce pouvoir lui permet de se faire croquer par un ptérodactyle sans que les dents de l'animal ne déchirent plus que son pantalon, ou exploser en vol avec un missile sans une égratignure... normalement. Mais depuis peu, Brit a changé. Il lui arrive même - incroyable - de saigner.

Lorsqu'il disparaît, le monde devient fou. Entre une tornade glacée montant des sous-sols, des requins volants, des tentacules cherchant à avaler les gens et bien d'autres catastrophes, ses amis auront bien du mal à s'en sortir sans trop de dommages. Mais Brit est-il vraiment mort ?
 
Du grand n'importe quoi, très bien fait
 
Disons-le clairement : que ceux qui cherchent un scénario travaillé, une histoire un tant soit peu réaliste et logique passent leur chemin. Dans ce volume, tout peut arriver sur la page suivante - et généralement c'est encore plus fou que tout ce que vous attendiez. Les auteurs s'amusent et ce sentiment sous-tend toute l'histoire. Il est clair que Kirkman et Brown ont lâché la bride à leur part d'imagination la plus débridée, sans vraiment chercher de cohérence.

Ce qui précède ne veut absolument pas dire que cette aventure est vide de sens. Il y a un scénario, une structure, une logique. Simplement, elle est si bien cachée qu'il faut vraiment attendre les dernières pages pour qu'une explication nous soit fournie. Entre le point de départ et ce moment, ce volume se promène, nous emporte dans des voyages incroyables avec des personnages aussi fous que puissants ou méchants.

Le dessin n'aide pas à rendre cette série sérieuse. S'il est issu en droite ligne de la veine standard des comics, il tourne parfois au délire, n'hésitant pas à dessiner des araignées géantes ou des héroïnes à forte poitrine de plus en plus dénudée. Reconnaissons à Rathburn qu'il arrive parfaitement à rendre les expressions et les attitudes, autant qu'à dessiner les décors - quand il le juge nécessaire. Vous voulez des superhéros équipés de plus de muscles que de cerveau ? Alors, essayez ce livre...